Une coopérative d'agriculteurs aveyronnais ouvre son propre réseau de supermarchés, et ce sont les producteurs qui viennent vendre directement leurs produits !

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On vous parlait déjà de la fabuleuse épopée de Cœur Paysan, ce groupe d'agriculteurs alsaciens qui s'était ligué pour racheter un supermarché et « court-circuiter la grande distribution », pour y vendre tous ensemble, directement aux clients, le fruit de leur production. Eh bien le concept, qui remporte d'ailleurs aujourd'hui un franc succès, fait aujourd'hui des émules !

Pour continuer dans le même genre de bonne nouvelle, une coopérative de producteurs aveyronnais vient d'ouvrir son troisième supermarché. Baptisé « Les Halles de l'Aveyron », le magasin a ouvert ses portes en Île-de-France, plus précisément à Saint-Gratien, dans le Val d'Oise, à deux pas de Paris. Un autre supermarché se trouve lui aussi en Île-de-France,  dans la ville d'Herblay. Le troisième se trouve, quant à lui, à Rodez.

Les Halles de l'Aveyron, Facebook — Tous droits réservés

À l'origine de cette belle initiative : Unicor, vaste coopérative regroupant quelque 9 000 producteurs ! Comme on dit, l'union fait la force, et c'est bien loin de leur Aveyron natal, à quelques encablures de RER de la capitale, qu'ils sont venus vendre la tome de l'Aubrac, l'aligot — mais aussi les escargots, les bières, les confitures maison, ou encore les fruits et légumes... 

L'un des objectifs : valoriser les produits de la région en les proposant directement aux consommateurs d'Île-de-France. Ces derniers, qu'ils soient venus de Paris ou de banlieue, pourront de leur côté s'offrir une petite escapade gustative dans le Sud de la France, tout en restant à deux pas d'Argenteuil.

Les esprits chagrins pourront bien sûr voir dans ce dispositif une énième conséquence du centralisme autour de Paris... mais les producteurs, eux, ne s'en plaignent pas : « Vendre nos produits seulement au niveau local nous condamnerait. Ici, dans le Val d’Oise, les gens veulent des produits de qualité, » explique Jean-Claude Virenque, producteur de lait et président de la coopérative, au Figaro. Et pour cause, en tant que région la plus densément peuplée de France, l'Île-de-France représente un considérable vivier de consommateurs potentiels pour les agriculteurs aveyronnais.

Il faut dire aussi qu'à la fin, tout le monde y trouve son compte : plus besoin pour les producteurs et leurs clients de passer par de coûteux intermédiaires, les uns peuvent valoriser au maximum le fruit de leur travail (par exemple, pour le bœuf, les éleveurs gagnent 60 centimes d'euros / kilo de plus que dans le circuit classique) tandis que les autres s'offrent la garantie d'un produit de qualité, qui passe directement des mains du producteur à leur panier de courses. Et, de la fourche à la fourchette, le transport est organisé de manière à limiter les déplacements et à effectuer un circuit le plus court possible entre les deux régions !

Au programme ce week-end, des crêpes, des crêpes, des crêpes ! ? Vous l'aurez compris, il y a des crêpes !...

Publié par Les Halles de l'Aveyron sur vendredi 2 février 2018



Tout cela est au final possible parce que c'est la coopérative Unicor qui se charge de tout : elle gère à la fois l'abattoir, le transport, jusqu'à la mise en rayon, afin de mieux rémunérer les producteurs ! 

Résultat : avec ses deux magasins franciliens et son enseigne située à Rodez, en Aveyron, Unicor aurait déjà créé en tout près d'une centaine d'emplois. Qui a dit que la consommation écoresponsable était mauvaise pour la croissance ?


Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste