Keaton Jones : l'histoire touchante du garçon harcelé à l'école vire à la polémique sur fond de racisme et suprémacisme blanc

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Il semblerait que le vent tourne chez les Jones. Après avoir ému un grand nombre d'internautes, comptant parmi eux des célébrités qui se sont impliquées bien plus que le petit Keaton aurait pu l'imaginer, le doute sur les bonnes intentions de la mère se renforce.

Rappelez-vous, le jeune Keaton avait livré un puissant témoignage sur sa colère et sa tristesse d'être maltraité à l'école. « Ils se moquent de mon nez, me disent que je suis moche et que je n'ai pas d'amis ». L'effet viral de la vidéo a été direct : 22 millions de vues et partagée à 430 000 reprises. En plus de bénéficier du soutien de bon nombre d'internautes, le jeune garçon s'est vu offrir un regain d'amour de la part de célébrités. De Snoop Dog à Chris Evans, ils n'ont pas hésité à lui tendre la main.

Mais le buzz de cette histoire, somme toute banale, a laissé place à la controverse. En effet, le tournant que prend cette « affaire » est teinté de doute. L'incertitude sur la véracité des intentions de Kimeberly Jones, la mère, s'est installée lorsque des propos pour le moins douteux sont remontés à la surface après que certains internautes ont fouillé le compte Facebook de cette dernière.

Drapeau confédéré, symbole du sud américain esclavagiste

La page Facebook de Kimberly Jones pourrait presque faire peur. Elle a posté des photos d'elle-même, pistolet en main, avec des amis et même ses enfants, dont Keaton Jones, arborant fièrement un drapeau conféré, symbole des suprémacistes blanc, plus communément les Américains du sud esclavagiste. Les photos parlent d'elles-mêmes, mais ça ne s'arrête pas là. Un message, remontant à août dernier posté par Kimberly Jones sur son mur est pour le moins explicite ; on peut comprendre qu'elle demande aux gens d'arrêter de se plaindre de l'esclavage et du racisme, tout juste deux semaines après le rassemblement néonazi à Charlottesville. Coïncidence ?

60 000 dollars récoltés, faux compte et propos déplorables

Deux cagnottes ont été créées "Give My Son A Good Christmas" ("Donnez un bon Noël à mon fils", ndlr) étant supposément à l'intitiave de Kimberly Jones et Stand Up for Keaton par un homme nommé Joseph Lam, sans qu'aucun lien direct avec le garçon n'ait pu être identifié. 60 000 dollars avaient déjà été récoltés avant que les deux cagnottes ne soient suspendues par GoFundMe. Les internautes se sont empressés de dénoncer un désir d'exploitation commerciale de l'affaire.

À cela s'ajoutent les propos que Joe Schilling, kickboxeur professionnel américain, a partagés sur son compte Instagram lors d'un échange houleux entre lui-même et Kimberly Jones (rien ne prouve encore qu'il s'agissait bien d'elle). Le sportif a reproché à la femme d'utiliser la détresse de son fils comme étendoir pour toucher de l'argent. Ce à quoi, elle lui a répondu par une phrase manquant cruellement d'intelligibilité : « Qu'advient-il de nous, blancs qui nous serrons les coudes et sommes unis face au prédateur ? ». Des propos qui nous laissent sans voix.

Face à toutes ces allégations, beaucoup de personnes ont souhaité se désolidariser du petit Keaton, justifiant le harcèlement dont il a été victime par le racisme dont lui et sa famille font preuve. Mais la réelle question est de savoir si en dépit des révélations sans fondements sur les réseaux sociaux, il est possible d'imputer à un jeune garçon les opinions politiques de sa famille et de s'en servir pour lui faire du mal ? Une chose est certaine, le combat de la mère n'est pas vraiment louable. Affaire à suivre...

Source : Libération
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Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste