Selon une récente étude, les personnes considérées comme intelligentes ont plus tendance à vivre en solitaire, se sentant plus heureuses ainsi au détriment de leurs relations sociales.
« Vaut mieux être seul que mal accompagné »… Ce proverbe tient à souligner l’importance de bien choisir ses fréquentations, afin de mieux se protéger de quelqu’un qui pourrait vous faire du mal, quitte à rester solitaire. Néanmoins, il semblerait que cette maxime soit même un véritable mode de vie pour les personnes dites « intelligentes ».
En effet, une large étude menée auprès d’un échantillon de personnes âgées de 18 à 28 ans est venue déterminer les facteurs environnementaux qui causeraient la satisfaction ou la déception du niveau de vie. Une étude réalisée par deux spécialistes de l’évolution psychologique humaine, Satoshi Kanazawa et Norman Li, et qui est basé sur la théorie du premier cité, datant de 2004. Une théorie appelée « la théorie du bonheur de la savane », selon laquelle l’Homme a évolué moins vite que son environnement, et est en fait encore adapté à la vie de chasseurs-cueilleurs comme nos ancêtres.
« La théorie du bonheur de la savane »
Selon ces scientifiques, leur théorie explique les racines de notre bonheur actuel dans ce monde moderne. Les facteurs qui rendaient les premiers hommes heureux sont toujours d’actualité malgré l’évolution fastueuse de notre environnement. Notre faculté d’adaptation joue alors inévitablement sur notre niveau de satisfaction.
Ils se sont alors penchés sur deux facteurs très simples : la densité de population dans laquelle nous évoluons et la fréquence de nos interactions avec nos relations sociales (appelons-les « nos amis »).
Le résultat est alors sans équivoque. Ils ont déterminé que les personnes vivant des zones où la population est très dense se sentaient moins satisfaites dans leur vie. Pour ceux qui expérimentent les transports durant les heures de pointe ne pourront être que d’accord avec cela. Au contraire, l’homme est plus heureux dans un environnement avec une très faible densité de population. Par ailleurs, autre résultat tout aussi attendu, ceux qui ont des interactions sociales plus fréquentes sont aussi plus heureux. Un paradoxe total puisqu’il est plus probable d’avoir des interactions sociales fréquentes lorsque la densité de population est plus forte.
Une adaptation différente au monde moderne, selon notre intelligence
Cependant, pour les deux scientifiques, ces résultats sont à nuancer puisque les deux facteurs dépendent fortement de l’intelligence de la personne.
En effet, les auteurs de la recherche expliquent que pour les personnes intelligentes, la fréquence importante des interactions sociales les rendait moins satisfaites… Ils pensent alors qu’il y a eu un grand décalage entre l’évolution de l’environnement, beaucoup plus rapide que nous en tant qu’êtres.
Ainsi, notre adaptation vis-à-vis de celui-ci n’a pas pu se faire en collectivité, mais chacun sur un plan personnel, en fonction de notre intelligence. Le fait de côtoyer des personnes moins intelligentes lui laisse la conviction (à la personne intelligente) d’être plus évolué, de mieux comprendre le monde moderne, et donc de se sentir mieux lorsqu’il est seul.
Les chercheurs estiment alors que les individus intelligents sont plus aptes à s’adapter à la vie moderne, tout en ayant plus de facultés à vivre comme dans l’ancien temps, à l’époque des chasseurs-cueilleurs de la savane (souvenez-vous de la théorie…). D’ailleurs, pour le plus intelligent d’entre nous, il pourrait avoir un énorme dilemme spirituel entre sa quête ambitieuse de faire de grandes choses et la proximité qu’il ressent avec ses racines humaines et son passé ancestral.
Finalement, la solitude chez les personnes intelligentes résulte ni d’une certaine misanthropie ou d’un sentiment de supériorité. C’est seulement une question d’adaptation personnelle plus aboutie dans un monde en perpétuelle évolution.