Malgré les pressions, les Etats-Unis se retrouvent isolés sur la scène internationale suite au vote de l'ONU

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Ce jeudi 21 décembre, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution sur le statut de Jérusalem, condamnant largement la prise de position des Etats-Unis qui avait proclamé la ville sainte comme capitale d’Israël.

Les pressions diplomatiques de dernière minute, assénées par Nikki Haley, ambassadrice américaine à l’ONU, n’ont donc pas donné le résultat escompté. Elle avait promis qu’elle noterait les noms des pays qui s’opposeraient à la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, sa liste doit être aujourd’hui bien longue : « Les Etats-Unis se souviendront de ce vote » a-t-elle déclaré dans la foulée des résultats.

La résolution sur le statut de Jérusalem, parrainée par la Turquie et le Yémen, afin de condamner la prise de position américaine, a reçu 128 votes favorables, 35 abstentions et 9 votes défavorables. Un revers cinglant pour l’administration de Donald Trump sur la scène internationale qui ne démord pas pour autant:

« Les Etats-Unis se souviendront de ce jour où ils ont été pris pour cible à l’Assemblée générale pour le simple fait d’avoir exercé leur droit de nation souveraine. Nous nous souviendrons lorsqu’on nous demandera à nouveau d’être les principaux contributeurs des Nations unies » a indiqué Nikki Haley.

Reuters

D’ailleurs, le comportement véhément de l’ambassadrice américaine a suscité le scepticisme et l’incrédulité de nombreux diplomates, peu enclins à courber l’échine face au chantage au portefeuille : « On n’entend jamais ça à la tribune de l’Assemblée générale, c’est hallucinant » s’étonne l’un d’eux.

Le texte adopté par une large majorité des Nations unies souligne notamment le caractère illégal de l’occupation par Israël de la partie orientale de Jérusalem. Ce sont donc deux tiers des Etats membres, dont la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et l’ensemble des pays du monde arabe, qui se sont opposés à la prise de position de Donald Trump.

Riyad Al-Maliki, ministre palestinien des affaires étrangères, s’est réjoui de l’issue du vote : « Malgré leurs menaces et leur agressivité, les Etats-Unis n’ont pas réussi à persuader la plupart des Etats, qui ont fait un choix libre et souverain ».

Avec les pays qui se sont abstenus (Canada, Australie, Argentine, Pologne, entre autres), ceux qui ont voté contre cette résolution (dont Israël, le Guatemala et le Togo) et ceux qui n’ont pas participé au vote (comme l’Ukraine), ce sont 65 Etats membres de l’ONU qui ne se sont pas opposés à la décision américaine. Malgré ce revers, Donald Trump ne semble pas plus s’inquiéter que cela, confiant de sa puissance.

De son côté, Danny Danon, ambassadeur d’Israël à l’ONU, a affirmé que son pays « ne sera jamais chassé de Jérusalem ». Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a, pour sa part, declaré qu’il rejetait la décision de l’ONU tout en se disant satisfait de voir un « grand nombre d’Etats qui n’ont pas voté en faveur de la résolution ».

Malheureusement, ce spectacle diplomatique nous fait oublier le plus important: le processus de paix entre l'Israël et la Palestine semble plus que jamais à l’arrêt. Et ce sont bien les deux peuples qui vont en souffrir le plus.


Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef