« T'as joui ? », le compte Instagram qui libère la parole des femmes sur l'orgasme

Bouton whatsapp

Une semaine d'existence seulement et déjà un large public conquis. Le compte Instagram « T'as joui ? », qui a pour objectif de lever le voile sur le tabou de la jouissance féminine, libère d'un poids de nombreuses femmes qui en ont assez de voir le plaisir masculin prédominer sur le leur. Il est grand temps pour elles d'assumer leurs désirs et d'enfin oser être pleinement épanouies sexuellement.

Illustration: @mrmtacchia

Une publication partagée par T’as joui? (@tasjoui) le

Le compte Instagram « T'as joui ? » a ouvert il y a une dizaine de jours et compte déjà plus de 50 000 abonnés. Du moins, au moment où l'on écrit ces quelques lignes. Car le nombre de personnes à suivre cette page, qui compile des témoignages anonymes de femmes sur leurs expériences sexuelles peu satisfaisantes, grimpe de minute en minute. Ce raz-de-marée est la preuve irréfutable que les femmes éprouvent un réel besoin d'évoquer ces sujets.

La journaliste Dora Moutot a lancé cette initiative le 15 août dernier afin de libérer la parole des femmes sur leur sexualité, et plus particulièrement sur l'orgasme féminin. L'idée lui est venue lors d'une conversation avec un homme : « Il m’a dit que, selon lui, les femmes avaient moins d’orgasmes parce que celles-ci étaient plus cérébrales et plus sentimentales », raconte Dora Moutot à Brut. Une vision qui est loin de lui convenir. « J’ai essayé de lui expliquer (…) que ça pouvait juste être une question de bonnes ou de mauvaises techniques », poursuit-elle.

Avec « T'as joui ? », cette éternelle question qui revient régulièrement après l'acte, la gent féminine interroge sans détour les rapports sexuels, la place qu'elle occupe dans ces moments d'intimité, et exprime surtout son ras-le-bol de voir la jouissance féminine trop souvent mise au second plan par rapport au plaisir de l'homme, ce guerrier. « Les femmes ont autant que les hommes un droit à la jouissance. Pourquoi un rapport ne devrait-il se solder que par l'orgasme masculin ? », s'interroge la créatrice du compte auprès de Mashable.

Les femmes se privent trop souvent de jouir à leur tour une fois que l'homme est « allé au bout », faisant passer les envies de l'autre avant les leurs. Elles atteignent ainsi nettement moins souvent l'orgasme que leurs partenaires, ce qui peut donner lieu à des frustrations. « Et pourquoi ça serait au mec de terminer le rapport ? Merde à la fin », note une utilisatrice. « J'ai toujours cru qu'il était normal pour une femme d'avoir moins d'orgasmes que les hommes. Mais aujourd'hui, avec toutes ces prises de parole, je me sens légitime dans mon envie de jouir à chaque fois que je fais l'amour. Merci ! », écrit une autre.

Une publication partagée par T’as joui? (@tasjoui) le

En partageant en ligne ces expériences plus ou moins bonnes, ces frustrations et ces doutes, les femmes qui n'osaient pas s'exprimer se rendent compte qu'elles ne sont pas seules et trouvent ainsi du soutien et des réponses. Elles peuvent s'identifier et surtout déculpabiliser. « Non seulement on ne jouit pas ou difficilement avec certains mecs et en plus on culpabilise de les fragiliser dans leur petite masculinité. Non mais c'est bon », peut-on lire parmi la petite centaine de publications déjà en ligne.

Prise de conscience !

Une publication partagée par T’as joui? (@tasjoui) le

Les unes et les autres s'encouragent également à arrêter de faire semblant ou d'agir pour la seule satisfaction de l'homme et son ego. L'une des solutions pour parvenir à l'épanouissement est aussi de montrer à son partenaire ce que l'on attend de lui, d'oser demander. Car les envies ne se devinent pas forcément, elles ont parfois besoin d'être clairement énoncées.

Certains copains inquiets semblent en tout cas se remettre déjà en question…

Génial! Un texto d’un mec à sa copine

Une publication partagée par T’as joui? (@tasjoui) le

Inscrivez-vous à la Newsletter de Demotivateur !
En renseignant votre adresse email, vous acceptez de recevoir notre newsletter

Au sujet de l'auteur : Justine B.

Journaliste