Vers une interdiction aux inscriptions sur Facebook pour les moins de 16 ans ?

C'est la mesure présentée par Nicole Belloubet, ministre de la Justice, faisant partie de l'un des volets du projet de loi concernant la protection des données personnelles.

Si les parents vont se réjouir de cette mesure, les adolescents vont certainement se montrer moins enthousiastes. Mercredi, lors du Conseil des ministres, Nicole Belloubet et Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat en charge du Numérique ont annoncé leur souhait de voir l'accès à Facebook reglementé par une limite d'âge : Facebook mais également les autres réseaux sociaux ne seront plus autorisés avant 16 ans, à moins de disposer de l'autorisation parentale qui sera mise en place lors de l'inscription.


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«Nouvelle génération»

Plus facile à dire qu'à faire

Dans les faits, il existe déjà une réglementation concernant l'âge requis pour l'inscription à Facebook, s'élevant à 13 ans. Et s'il existe un âge réglementaire, il n'existe pas d'âge légal puisque contrairement aux Etats-Unis, la loi française n'interdit pas formellement aux moins de 13 ans de s'inscrire dans la folie virtuelle. Néanmoins, cette réglementation ne dissuade pas un grand nombre d'adolescents, qui d'un clic passent de 10 à 13 ans, sans avoir à justifier d'une idendité probante.

Il ne reste plus qu'à définir comment les entreprises concernées par cette mesure, vont se trouver dans la capacité de vérifier le réel âge des internautes souhaitant rejoindre la communauté et de savoir ce qu'il adviendra des personnes déjà inscrites ayant moins de 16 ans. Et surtout, les entreprises désirent-elles réellement devenir «police de l'âge» au détriment de la perte d'utilisateurs ?

En ce sens, «les sanctions (pour les transgresseurs de ces nouvelles dispositions, ndlr) seront considérablement renforcées (...) Elles pourront être portées à 20 millions d'euros ou 4% du chiffre d'affaires mondial consolidé», a précisé la ministre de la Justice.

Une influence trop importante dans notre société

Les enfants, les adolescents et les adultes l'adorent. Facebook, qu'ils scrollent depuis leur smartphone, qui s'apparenterait aujourd'hui presque à une extension de nos bras, est depuis un moment le premier réseau social où l'on se connecte au réveil. Actualités, vidéos drôles, naissance de fortes personnalités talentueuse, à l'instar de Wil Aime, par exemple. Bref, on trouve de tout sur Facebook et on l'utilise tous les jours, dans l'ennui ou pour une raison précise. Le tout saupoudré d'un léger voyeurisme ambiant. Joie !

Mais qu'advient-il des personnes qui ont contribué au succès toujours plus grandissant de cette plateforme ? Eh bien, la fierté a laissé place aux interrogations quant à leur rôle dans le déchirement des liens sociaux qu'à engrené Facebook. « Je crois que nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social », a déclaré Chamath Palihapitiya ancien vice-président chargé de la croissance de l'audience du réseau social, ajoutant qu'il se sent « immensément coupable ». Des propos tenus lors d'une conférence à la Stanford Graduate School of Business.


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"Couple addict aux réseaux sociaux" 

Un ancien cadre de Faceobok, a pour sa part, tenu des propos violents quant à ses habitudes sur le réseau : "je peux contrôler ce que font mes enfants, et ils ne sont pas autorisés à utiliser cette merde !". Une déclaration on ne peut plus claire. Si ses paroles sont crues, il n'est pas le seul à tenir des discours qui feraient presque froid dans le dos. L'ancien vice président, Chamath Palihapitiya n'a pas été avare de reproches envers Facebook mais plus largement les réseaux sociaux qui régissent notre quotidien : Il estime qu'il n'y a pas « de discours citoyen, pas d’entraide ; il y a de la désinformation ». Et il interpelle l’auditoire : « Vous ne le comprenez pas, mais vous êtes programmés… Et maintenant c’est à vous de décider ce que vous voulez abandonner, à quel point vous êtes prêts à renoncer à votre indépendance intellectuelle. » Des propos qui laisse sans voix et qui tendent presque à l'envie de déconnecter des réseaux.


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"Femme essayant de s'identifier sur Facebook avec un Iphone 6"

Histoire d'ajouter du feu aux poudres, Sean Parker, qui n'est pas moins que l'ancien président de l'entreprise, a dépeint publiquement le réseau social comme «exactement le genre de chose qu’un hackeur comme moi inventerait, parce que vous exploitez une vulnérabilité de la psychologie humaine ». Il citait, lui aussi, la « dopamine » provoquée par les interactions sur Facebook.

Des prises de positions risquées, rendant compte d'une réalité d'entreprise bien différente de ce que les internautes étaient aménes à penser. Risquées au regard de la politique du secret très stricte de l'entreprise, mais nécessaires pour faire évoluer positivement l'attachement aux réseaux sociaux.

Source : BFM

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Au sujet de l'auteur : Pauline Masotta

Journaliste