Emmanuelle : Sylvia Kristel, un destin brisé par le succès

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Depuis le 1er juillet, le film érotique culte «Emmanuelle» est disponible sur Netflix. L’occasion de revenir sur la carrière de Sylvia Kristel, l’actrice devenue une icône déchue.

En 1974, « Emmanuelle », réalisé par Just Jaeckin, cassait tous les codes du cinéma. Le film érotique a attiré plus de 9 millions de spectateurs et est resté à l’affiche durant une décennie, notamment sur les Champs-Élysées. Véritable phénomène de société post-68, « Emmanuelle » a également orienté toute la lumière à Sylvia Kristel, mannequin néerlandaise dont la vie a été marquée à jamais par ce rôle.

Née le 28 septembre 1952 à Utrecht, aux Pays-Bas, Sylvia Kristel a 21 ans lorsqu’elle tourne le fameux film érotique qui changera sa destinée. Le personnage d’Emmanuelle, bourgeoise libertine, est pourtant bien loin de ce qu’elle avait vécu, comme elle le racontait dans son autobiographie intitulée « Nue » : « Mes parents étaient hôteliers. À 12 ans, me voici pensionnaire chez les religieuses. Education stricte. Je voulais m’enfuir ».

Alors qu’elle était encore une jeune fille, à 9 ans, elle est victime de viol par deux hommes dont l’un de ses oncles. Une expérience traumatisante qui a ressurgi lorsqu’il a fallu tourner la scène où elle est abusée par le client d’une fumerie d’opium.

Sylvia Kristel, associée à Emmanuelle à jamais

Grande inconnue avant la sortie du film, Sylvia Kristel devient une icône et sera associée à vie à ce personnage de libertine. Pour la suite de sa carrière, et de sa vie, elle tentera de s’éloigner de ce personnage, qu’elle a incarné tout de même dans sept films.

En 1979, sa rencontre avec Ian McShane, un acteur américain, la fait plonger dans la drogue. Une relation destructrice qui durera cinq ans mais qui la maintient dans un mode de vie rythmée par la consommation de cocaïne et d’alcool : « Je sniffais, courais, tombais, sniffais de plus en plus » écrit-elle.

Après cette relation, elle continuera de fréquenter des hommes qui lui seront nuisibles jusqu’à sa rencontre avec le producteur belge Freddy de Vree, qui l’apaisera. Seulement voilà, ses excès ont fait des dégâts et elle souffrira d’un cancer de la gorge en 2002, puis d’un cancer du poumon en 2004, année où son compagnon meurt subitement.

« J’avais un foie de docker, le nez troué par la drogue: les médecins me prenaient pour un animal de foire » confie-t-elle dans une interview à L’Express en 2006. Enfin, en 2012, elle est victime d’un AVC et décède quelques mois des complications découlant de son second cancer.

Une vie décadente qu'on devrait découvrir bientôt sur Netflix puisqu'une série sur la vie de Sylvia Kristel serait en projet.


Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef