Resident Evil : 10 anecdotes concernant l'incontournable saga d'horreur

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Faisant indéniablement partie des sagas vidéoludiques indémodables, en plus d’amuser aussi bien que de terrifier les joueurs du monde entier depuis 1996, Resident Evil fascine et impressionne par sa longévité et sa diversité.

Capture d'écran Resident Evil 2 Remake

Du survival horror pur et dur au jeu de tir à la première personne en passant par l’action caméra à l’épaule aussi survoltée que décomplexée, la licence de Capcom a connu bien des métamorphoses, accueillies plus ou moins chaleureusement par les fans et la critique.

S’il y a suffisamment d’anecdotes à raconter concernant la série pour remplir une bibliothèque, en voici dix concernant les principaux opus !

Initialement, Resident Evil devait être en vue à la première personne

Capture d'écran Resident Evil Village

Lorsque Resident Evil a opéré un changement drastique au sein des épisodes principaux en adoptant le point de vue à la première personne avec le septième opus numéroté en 2017, la série a en réalité procédé à un retour aux sources de ses sources !

Avant que Capcom n’opte pour des plans fixes, avec des décors pré-rendus dans lesquels se déplacent des personnages en 3D, le premier jeu Resident Evil, sorti en 1996, était supposé être joué à la première personne. Tout ce que le joueur aurait vu l’aurait été à travers les yeux du personnage incarné.

Les limitations techniques de l’époque ont cependant dû pousser les développeurs à abandonner cette idée, pour finalement opter pour des caméras fixes, lesquelles garantissaient un sentiment de peur puisque les ennemis étaient rarement visibles dans le champ.

Une idée intelligente permettant de recycler ce que Shinji Mikami et ses équipes auraient initialement souhaité, puisqu’en vue à la première personne, le joueur aurait eu de nombreux angles morts permettant aux ennemis de le surprendre à n’importe quel moment… Ce qu’illustrent précisément les récents Resident Evil 7 et 8 (également intitulé Resident Evil Village).

Resident Evil ne s’appelle pas ainsi dans son pays d’origine !

Hugo Nikolov

Non, Resident Evil ne s’appelle pas Resident Evil partout ! Dans l’archipel nippon, Resident Evil est connu en tant que Biohazard, titre évoquant le danger biologique, et faisant donc directement référence aux ennemis mutants et différents virus affrontés au fil des épisodes.

Capcom n’a toutefois pas pu commercialiser Biohazard sous ce titre en dehors du Japon… car il était déjà associé à un groupe de musique américain !

Puisque le premier jeu se déroulait dans un manoir, une résidence terrifiante, et que l’on y affrontait pléthore de monstruosités, le titre Resident Evil (« le mal résident ») a été proposé, puis adopté pour la distribution internationale de la série.

Après avoir quitté Capcom, le papa de Resident Evil Shinji Mikami s’est mis à travailler sur un autre jeu à caractère horrifique baptisé… The Evil Within, que l’on pourrait traduire par « le mal à l’intérieur ».

Joli clin d’œil, ou petit pied de nez ?

Le jeu Resident Evil le plus vendu n’est pas forcément celui auquel vous pensez

Capture d'écran Resident Evil (2002)

Lorsque l’on demande à un fan de Resident Evil quel est son opus préféré, il peut souvent hésiter entre le premier, son remake, le deuxième, ou le quatrième.

Rares sont ceux qui répondent spontanément, et très sérieusement, que leur Resident Evil favori est le cinquième opus, généralement considéré comme le moins appréciable de la saga principale.

Pourtant, Resident Evil 5, souvent qualifié de pâle copie de son prédécesseur, est le volet le plus vendu de la série à l’heure où sont écrites ces lignes.

En 2020, sur les 100 millions de jeux Resident Evil vendus dans le monde, Resident Evil 5 en représentait environ 13 millions d’exemplaires distribués, tous supports et versions du titre confondus. Il est suivi par Resident Evil 6, lui aussi très décrié, avec un peu plus de 11 millions de copies vendues.

Des succès qui peuvent s’expliquer par le virage action et multijoueur pris par ces deux jeux qui font la part belle aux prises de catch, coups de pied retournés et gros calibres, par opposition aux premiers épisodes de la licence, bien moins portés sur le défouraillage de masse et le fun à plusieurs.

Les fans du premier Resident Evil ont essayé de retrouver pendant près de vingt-cinq ans l’actrice qui a prêté son visage à Jill Valentine

Capture d'écran Resident Evil (1996)

Kitchissime, nanardesque au possible : la scène d'introduction du premier Resident Evil, en prise de vues réelles, ne peut laisser indifférent, et prête aujourd’hui à sourire jusqu’aux oreilles.

Difficile de frissonner face à une telle mise en scène, et un jeu d'acteur aussi risible. Pour autant, cette intro figure au panthéon des plus cultes de l’histoire du jeu vidéo, et constitue un bijou de nostalgie pour toutes celles et ceux qui ont tâté du pad Playstation en 1996.

Les fans hardcore de Resident Evil se sont depuis efforcés de retrouver la trace de tous les comédiens de la scène d’ouverture du jeu… Mais un nom spécifique est resté drapé dans le mystère.

Créditée sous le nom d’Inezh, l’identité de la personne prêtant ses traits à l’héroïne Jill Valentine est une véritable énigme depuis la sortie du jeu.

Apparemment lycéenne au moment du tournage, extrêmement discrète dans les années qui ont suivi alors que la saga battait tous les records, son véritable nom n’a jamais été communiqué.

En 2020, vingt-quatre ans après la venue au monde du premier Resident Evil, des fans acharnés ont annoncé avoir finalement découvert la fameuse Inezh, et évoqué une interview à venir qui lèverait le voile sur cette source d’interrogations depuis plus de deux décennies.

Les développeurs de Resident Evil Village ne s’attendaient pas à ce que Lady Dimitrescu soit si populaire

Capcom

Avant même la sortie du jeu, elle en était déjà la star incontestée, volant la vedette à Chris Redfield et à son protagoniste Ethan Winters, balayant sans difficulté tous les autres personnages à l’affiche. Alcina Dimitrescu est l’âme de Resident Evil Village, qu’elle incarne jusqu’au bout des griffes.

Si à l’échelle globale du jeu son temps de présence à l’écran est un tantinet dérisoire, il a largement suffi à en faire une silhouette iconique et le nouveau visage de la franchise.

Dès sa révélation dans une bande-annonce, la femme de près de trois mètres de haut au teint blafard et au chapeau, accro au sang et adepte d’un style très sixties a secoué l’ensemble de la planète vidéoludique.

Lady Dimitrescu s’est retrouvée malgré elle au cœur de la campagne marketing de ce huitième Resident Evil, à la grande surprise des développeurs eux-mêmes.

De leur propre aveu, ils ne se rendaient pas compte du potentiel terrifiant de cette femme vampire, maîtresse d’un somptueux château roumain.

Un design réussi, des origines intéressantes, un environnement fascinant… Les raisons du succès de « Lady Di », nouvel antagoniste le plus mémorable de la saga, sont aussi nombreuses que justifiées !

Le développement de Resident Evil 2 a été remis à zéro peu avant sa sortie parce que le jeu était "mauvais"

Capcom

Abandonner un jeu vidéo pratiquement terminé à quelques mois de sa sortie, cela ne faisait pas peur à Capcom dans les années 90 !

Alors qu’il était prévu que Resident Evil 2 sorte en mars 1997, la société, déçue du projet complété à 70 %, a eu l’audace de l’annuler à la fin de l’année 1996 pour reprendre son développement à zéro !

Aujourd’hui connu sous le nom de Resident Evil 1.5, ce Resident Evil 2 avorté aurait essentiellement souffert de décors urbains affreusement ternes et d’un scénario au ras des pâquerettes.

Hideki Kamiya, son réalisateur, a même déclaré à son sujet : « C’était vraiment de la merde ! C’était ennuyeux, dénué de vision directrice, et une pauvre tentative de jeu d’horreur. Honnêtement, je me suis vraiment senti soulagé quand on a annulé le jeu ».

Des propos rapportés par Alex Aniel dans son ouvrage Itchy, Tasty: An Unofficial Resident Evil Story qui ont le mérite d’être clairs !

Le Resident Evil 2 final, sorti en 1998 et radicalement différent du prototype, bénéficie d’une immense popularité, plébiscité aussi bien par le public que par la critique. Son remake de 2019 a lui aussi été unanimement salué.

Pour autant, les mordus de Resident Evil s’efforcent de restaurer le Resident Evil 1.5 d’origine grâce à une démo jouable qui a fuité en 2013.

En réaction à cette information, Hideki Kamiya commente, toujours dans Itchy, Tasty: An Unofficial Resident Evil Story : « Personne ne mérite de jouer à un jeu aussi mauvais ».

Cela n’empêche pas les fans de continuer à vouer un culte à cet épisode disparu !

Resident Evil 4 a donné naissance (un peu malgré lui) à un autre jeu culte

Capture d'écran Devil May Cry

Nous sommes au tournant du millénaire. Capcom planche ardemment sur Resident Evil 4, tentant de démarquer le jeu de ses grands frères en faisant évoluer le gameplay rigide caractéristique de la saga.

Hideki Kamiya, réalisateur du vénéré Resident Evil 2 de 1998, opte pour de l’action nerveuse, stylisée, abandonne les caméras fixes, et fait du protagoniste un homme aux capacités surhumaines qui n’a clairement pas peur de ce qu’il affronte.

Plus le développement progresse, moins le titre sonne comme un Resident Evil. L’horreur et la survie laissent place à la castagne de haute volée.

Le projet change donc de titre, d’univers, et sort en 2001 sur Playstation 2 sous le titre Devil May Cry, pierre angulaire du jeu d’action frénétique en 3D et premier morceau d’une licence adorée.

Resident Evil 4, quant à lui, ne sortira quant à lui qu’en 2005 sur Nintendo GameCube, sous la direction de Shinji Mikami, la tête pensante du tout premier RE.

Même après être devenu Devil May Cry, Resident Evil 4 aura connu bien des versions finalement abandonnées avant d’hériter de la forme révolutionnaire que nous lui connaissons.

Par ailleurs, nombre d’idées écartées au cours du développement de Resident Evil 4 ont été réutilisées près de vingt ans plus tard pour Resident Evil Village !

Si la création de Resident Evil 4 n’avait pas été aussi tumultueuse, nous n’aurions sans doute jamais eu la chance de pouvoir nous frotter à Devil May Cry, fin du fin du genre beat them all, par la suite décliné en série animée !

Resident Evil 1 n’est pas (chronologiquement) le premier volet de la série

Capture d'écran Resident Evil 0
S’il vous prenait l’envie de jouer à Resident Evil dans l’ordre des chronologiques des évènements de la série principale, il vous faudrait commencer avec Resident Evil 0, sorti en 2002, soit six ans après le tout premier opus !

Resident Evil 0 se déroule la veille du premier jeu, et permet d’incarner deux personnages : Rebecca Chambers, présente dans Resident Evil premier du nom, et Billy Coen, un Marine en cavale.

S’il est difficile de compter cet épisode 0 au sein des tout meilleurs jeux Resident Evil, il mérite tout de même l’attention des fans parce qu’il est le dernier jeu principal à utiliser la formule classique de la série avec des plans de caméra fixes, et surtout car il donne à traverser l’un des environnements les plus intéressants de la licence : l’Ecliptic Express, un train luxueux rempli de zombies, fonçant à toute allure sur des rails trempés par la pluie battante. 

Frustrant, ce titre initialement prévu pour une sortie sur Nintendo 64 avec des graphismes moins ambitieux est marqué par un développement fascinant qui gagne à être étudié.

Le nombre de jeux Resident Evil sortis dépasse l’entendement

Capcom

Attention, question piège ! Combien de jeux Resident Evil sont sortis depuis 1996 ?

En 2021, nous pouvons considérer que la saga principale va de Resident Evil 0 à Resident Evil Village, en passant par Resident Evil Code Veronica. Cela nous ferait donc un total de dix jeux…

Mais si l’on se mettait à compter également les spin-off, jeux pour mobile, titres multijoueurs, et autres remakes, sans pour autant intégrer les ressorties, nous arriverions à une quarantaine de titres publiés en approximativement vingt-cinq ans.

Les puristes ont du pain sur la planche pour connaître absolument tout de la franchise, y compris ses itérations les plus obscures (Resident Evil GaidenResident Evil Dead Aim) Encore plus s'ils souhaitent se jeter sur les films live action, les films d'animation, et la série Resident Evil: Infinite Darkness diffusée par Netflix !

Fumeur dans la version japonaise de Resident Evil, Chris Redfield abandonne la cigarette aux États-Unis et en Europe

Capture d'écran Resident Evil (1996)

Il est de notoriété que la cinématique d’introduction du Resident Evil de 1996 a été altérée en Europe et aux États-Unis avec, notamment, un filtre monochrome atténuant les images sanguinolentes, lorsque celles-ci ne sont pas purement et simplement manquantes par rapport à la version japonaise.

La violence n’est pas le seul élément à disparaître de cette séquence en Occident… Le tabagisme aussi !

Au Japon, lorsque les personnages sont présentés tour à tour, le héros Chris Redfield peut être vu en train d’allumer une cigarette… Des images totalement absentes du jeu en Amérique du Nord et en Europe !

Même s’il ne fume plus en dehors du Japon, Chris conserve toutefois un briquet dans son inventaire dans toutes les versions de Resident Evil premier du nom… et Resident Evil Village s'offre, vingt-cinq ans plus tard, un beau clin d’œil à l'habitude censurée du gaillard !

Capture d'écran Resident Evil Village


Au sujet de l'auteur : Hugo Nikolov

Journaliste