Ce jeudi 18 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a lancé le procès contre un antiquaire, un collectionneur et l’argentier en chef du palais de l’Élysée. Ce dernier est accusé d’avoir dérobé plus d’une centaine de pièces de porcelaine.
C’est l’histoire d’une affaire rocambolesque au sein du bâtiment le plus célèbre de France, qui ne fait pourtant pas autant de bruit qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. La porcelaine, justement, c’est ce qui conduit aujourd’hui trois hommes face au tribunal correctionnel de Paris.
Pendant de longs mois, des pièces précieuses ont disparu de l’Élysée sans alerter immédiatement les services compétents. En effet, des objets utilisés lors des dîners officiels les plus prestigieux se sont volatilisés. Comment un tel système a-t-il pu fonctionner aussi longtemps sans être détecté ?
Ce n’est finalement qu’après de nombreux écarts constatés que l’alerte a finalement été donnée. Le principal mis en cause est un quadragénaire occupant un poste clé à l'Élysée.
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Maître d’hôtel et argentier à la présidence de la République, il était chargé de gérer les arts de la table lors des grandes réceptions officielles. Selon les éléments révélés, il est soupçonné d’avoir dérobé plus d’une centaine de pièces de porcelaine. Notamment des tasses, des soucoupes et des assiettes utilisées lors des dîners d’État.
Ce jeudi 18 décembre, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris. À ses côtés se trouvaient deux autres prévenus. Il s’agit de son compagnon, antiquaire, et une connaissance qui réside à Versailles. Ces deux derniers sont poursuivis pour recel et vol. D’après Le Parisien, qui a révélé l’affaire, les faits se seraient étalés sur près de deux ans. Deux années sans que le système soit immédiatement détecté par les services de sécurité de la présidence.
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Le collectionneur était… gardien au musée du Louvre
L’employé de l’Élysée aurait discrètement sorti les objets de leur lieu de stockage pour les ramener au domicile du collectionneur. Selon les informations révélées, il aurait même falsifié les inventaires afin de masquer les disparitions répétées.
Un procédé audacieux, qui a permis aux vols de se poursuivre sans éveiller immédiatement les soupçons. Ce sont finalement les écarts trop importants constatés dans les registres qui ont alerté les services de sécurité.
L’accumulation d’anomalies a fini par déclencher une enquête approfondie. Interpellés mardi 16 décembre, les trois hommes ont reconnu les faits lors de leur garde à vue. Placés sous contrôle judiciaire, ils se sont engagés à restituer l’ensemble des pièces encore en leur possession.
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La perquisition menée au domicile du collectionneur a permis de retrouver une grande partie de la porcelaine dérobée. Par ailleurs, ce dernier travaillait comme… gardien de salle au musée du Louvre.
Aujourd’hui, il lui est évidemment interdit de poursuivre son activité au sein du musée. L’argentier de l’Élysée, quant à lui, aurait présenté sa démission à la fin du mois de novembre. Le préjudice s’élève à plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Toutefois, le dossier n’est pas encore clos. L’affaire a été renvoyée au mois de février 2026, le temps que l’ensemble des éléments soit versé au dossier. En attendant, cette histoire rocambolesque rappelle que même au cœur des institutions les plus surveillées, des failles peuvent exister.
