«1 800 euros pour un bac +8» : une chercheuse française au bout du rouleau, elle appelle à l'aide

Invitée sur le plateau de BFMTV, Elise Bordet, ex-chercheuse française, a lancé un coup de gueule sur la précarité qui règne dans le milieu scientifique, pourtant si essentiel.

Elise Bordet est une jeune femme qui a toujours rêvé d’être chercheuse depuis son enfance. Après avoir fait de très longues études pour y parvenir, elle s’est heurtée à la grande précarité qui règne dans cette profession.

Invitée sur le plateau de BFMTV, l’ex-chercheuse aujourd’hui entrepreneuse, a livré un coup de gueule sur la situation dans la recherche française. Elle dénonce la précarité des chercheurs et le manque de moyen dans ce métier exigeant et pourtant si essentiel.

“On n’est rien sans la science. Le problème, c’est accueillir des chercheurs quand on est en train de détruire la recherche française. Il faut savoir qu’en 2025, les coupes budgétaires pour l’enseignement et la recherche, c’est 493,3 millions d’euros. Il y a une diminution du nombre de nouveaux doctorants de 10% puis 2011. On est vraiment en train d’assécher la recherche française et il est vrai que les conditions de précarité de nos chercheurs sont très fortes”, a-t-elle affirmé.

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“C’est humiliant”

Selon Elise Bordet, en plus de ne pas être suffisamment payés par rapport à leur métier et leur niveau d’études, les chercheurs n’ont pas assez de moyens pour exercer correctement.

“Nos chercheurs français sont en train de se battre pour maintenir un niveau décent sur la scène internationale. Mais ils se battent avec des techniques qui ne sont plus utilisées, par exemple aux États-Unis, depuis les années 80, pour faire des économies. C’est humiliant pour des gens qui ont sacrifié leur vie pour essayer de maintenir un pays avec un certain niveau de science”, affirme-t-elle.

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Pour souligner ses propos, Elise Bordet s’est également confiée sur son expérience personnelle. Après avoir fait une classe préparatoire, une école d’ingénieur puis une thèse, soit l’équivalent de 8 ans d’études post-bac, son directeur de thèse lui a dit : “C’est super que ton petit-ami gagne bien sa vie, ce sera ton argent de poche ton salaire de chercheure !” Une phrase déroutante qui montre la vulnérabilité des chercheurs et qui peut bouleverser les étudiants déjà précaires.

Mais le parcours d’un chercheur ne s’arrête pas à la thèse. Après avoir décroché son diplôme, Elise Bordet est partie pour 10 ans de post-doctorat en signant un CDD avec obligation de partir à l’étranger. Une fois que les chercheurs terminent ces 10 années supplémentaires, ils peuvent postuler à un emploi. Malheureusement, on compte actuellement 1 poste pour 250 candidats. Le tout payé 1 800 euros bruts pour un bac +8 suivi de 10 ans de post-doctorat. Des conditions désastreuses qui témoignent de la précarité du milieu scientifique.

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Au sujet de l'auteur :

Arrivée tout droit de l’université, Lisa a fait ses premiers pas dans la rédaction web à Demotivateur. Armée de ses mots, elle aspire avant tout à partager des informations pour sensibiliser aux sujets qui lui tiennent à cœur, comme les enjeux environnementaux et la cause animale. En plus de son goût pour la musique, la gastronomie et le cinéma, Lisa a un petit plaisir caché pour l’astrologie.