Fessées, gifles, bousculades : 80 % des parents admettent avoir recours à des violences éducatives pour élever leurs enfants

Une étude récente réalisée auprès de parents nous apprend qu'une majorité de ces derniers utilisent encore des méthodes d'éducation discutables. 

C'est un chiffre qui rappelle que la prévention a son utilité.

Huit parents sur dix reconnaissent qu'ils pratiquent encore différentes formes de violences éducatives pour élever leurs enfants. C'est ce que révèle la deuxième édition du baromètre de la Fondation pour l'enfance (reconnue d'utilité publique), dévoilé ce jeudi 6 juin.

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8 parents sur 10 ont encore recours à des violences éducatives

Réalisée par l'IFOP auprès d'un panel représentatif de 1 007 parents d'enfants, âgés de 0 à 10 ans, l'enquête montre ainsi que 81 % d'entre eux ont eu recours à au moins une violence éducative ordinaire (VEO) dans la semaine qui a précédé. À titre de comparaison, ils étaient 79 % en 2022.

Parmi les couples interrogés, près d’un quart (24 %) avoue avoir ainsi donné une fessée à leur enfant, 21 % reconnaissent l'avoir bousculé et 16 % admettent l'avoir giflé au cours des sept derniers jours.

L'enquête nous apprend par ailleurs que 45 % des sondés affirment être conscients des effets néfastes et durables de ces violences sur la santé ainsi que le développement de leurs enfants. Ce qui n'empêche donc pas certains de continuer certaines pratiques, en connaissance de cause.

Les gestes, décrits comme des violences éducatives, sont pourtant mieux identifiés par les parents. 69 % de ces derniers (contre 62% en 2022) reconnaissent par exemple que bousculer son enfant s'avère être une violence éducative, tandis que 68 % pensent la même chose d'une gifle.

Certains actes pouvant être violents sont toutefois moins reconnus comme tels. Ainsi, seuls 52 % des parents reconnaissent qu'une tape sur la main est une violence.

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Il reste donc encore du chemin à parcourir pour faire évoluer certaines mentalités et éradiquer ainsi les violences éducatives, dont les conséquences sont parfois désastreuses. 

« Les travaux scientifiques sont aujourd’hui unanimes : lorsqu’elles sont intenses et répétées, les VEO peuvent impacter non seulement les compétences cognitives de l’enfant, mais aussi ses compétences sociales et sa capacité à réguler ses émotions. Il est de notre devoir d’accompagner les parents, de les aider à mieux comprendre le développement de leurs enfants et les conséquences à long terme de ces violences sur leur santé », rappelle ainsi la Fondation pour l'enfance.


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Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.