Une étude prouve que les dinosaures souffraient eux aussi d'infections respiratoires

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Les dinosaures aussi souffraient d’infections respiratoires et c’est la science qui le dit. Précisions.

On en a désormais la certitude, les dinosaures n’étaient pas épargnés, eux non plus, par les infections respiratoires qui leur provoquaient des symptômes que nous autres, humains, connaissons bien : toux, fièvre ou encore maux de tête.

C’est ce que révèle l’analyse des fossiles d’un spécimen vieux de 150 millions d’années, dont les détails ont été publiés dans une étude parue dans la revue Scientific Reports.

Il s’agit de la première preuve tangible de l’existence de pathologies infectieuses chez les dinosaures non aviaires, disparus il y a environ 65 millions d’années.

Crédit photo : Pixabay

Les dinosaures ont souffert d'infections respiratoires semblables à celles dont souffrent aujourd'hui les oiseaux

L’animal au cœur de cette étude vivait à la fin du Jurassique, soit 145 millions d’années en arrière, et était un grand sauropode herbivore au long cou.

Les restes fossilisés de ce dinosaure, surnommé « Dolly », ont été découverts en 1990 dans le Montana (États-Unis), mais ce n’est que des années plus tard qu’un paléontologue canadien du nom de Cary Woodruff a repéré des saillies osseuses inhabituelles, en analysant les os de son cou.

« C’était vraiment bizarre, je n’avais jamais vu ça chez aucun dinosaure (…) J’ai partagé les informations avec mes collègues scientifiques, des vétérinaires, des médecins… qui m’ont dit : ‘c’est incroyable, on dirait une infection respiratoire ! ’ », a ainsi raconté ce spécialiste de l’Université de Toronto, auteur principal de l’étude en question.

Celle-ci nous apprend que les saillies anormales, qui ont mis la puce à l’oreille des scientifiques, ont été localisées vers le bas du coup de l’animal, au niveau de l’intersection des sacs aériens. Ces poches remplies d’air et connectées aux poumons), sont l’une des caractéristiques physiques que partagent les dinosaures et les oiseaux.

Crédit photo : pxhere

Après avoir analysé l’intérieur des os au scanner, les chercheurs ont ensuite décelé une anomalie qui se serait formée en réponse à une infection des sacs aériens.

Pour tenter d’établir un diagnostic, les scientifiques ont comparé leurs analyses avec les plus proches descendants des dinosaures, à savoir les oiseaux. Et grâce à l’étude de ces derniers, une maladie aux caractéristiques « très très similaires » a pu être identifiée.

Son nom ? l’aspergillose, qui s’avère être une infection respiratoire fongique, causée par des micro-champignons. Cette pathologie provoque des symptômes grippaux comme al fièvre, des maux de tête, des éternuements et de la toux. Elle peut être mortelle en cas d’absence de soins.

« Aujourd’hui chez les oiseaux, c’est l’infection respiratoire la plus répandue qui, du point de vue de l’évolution, doit bien venir de quelque part (…) Dolly devait se sentir très mal. Ça l’a peut-être tuée, ou alors affaiblie, faisant d’elle une proie facile pour ses prédateurs », a précisé Cary Woodruff.


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.