Faut-il vraiment changer de sous-vêtements tous les jours ? Une experte donne la réponse surprenante

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Il vous est peut-être déjà arrivé de ne pas changer vos sous-vêtements pendant plusieurs jours. N'en ayez pas honte, cela ne fait pas de vous quelqu'un de sale ni de négligé. Précisions.

Au rayon des questions existentielles mêlant hygiène et idées préconçues, il en est une que l'on ne se pose plus, tant la réponse semble évidente et ancrée dans l'inconscient collectif. Doit-on vraiment changer de sous-vêtements tous les jours ?

La question peut faire sourire, mais elle mérite pourtant d'être posée car sait-on réellement de quoi on parle ? Rien n'est moins sûr, d'autant que la notion d'hygiène et de propreté s'invite naturellement dans le débat lorsque l'on s'interroge sur l'obligation ou pas de changer de slip, de caleçon ou encore de culottes au quotidien. Ce n'est pourtant pas les seuls paramètres à prendre en compte. Les normes et injonctions sociales sont en effet passées par là.

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Faut-il changer de sous-vêtement tous les jours ?

La question a fait l'objet d'un article du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, qui a récemment interrogé une spécialiste française de l'hygiène sur le sujet, relaient nos confrères du Courier International.

Outre-Rhin, ce débat prend sa source dans une étude menée en mars 2023 qui démontrait que près de 25 % d'hommes déclaraient garder les mêmes sous-vêtements durant plusieurs jours d'affilée. Ce qui à l'époque avait fait bondir de nombreuses personnes, outrées devant tant de laisser-aller.

« Dans la presse, on a pu trouver des réactions allant de ‘trop rare’ à ‘beurk’ », indique ainsi le Süddeutsche Zeitung. Beaucoup semblaient en effet rebutés à l'idée que l’on ne puisse pas renouveler ses sous-vêtements au quotidien. Mais est-ce vraiment synonyme d'un manque d'hygiène ?

Questionnée par le journal allemand, Iris Chaberny, professeur de médecine environnementale à la Clinique universitaire de Leipzig, considère que cela relève avant tout d'une injonction sociale autour de nos usages vestimentaires. Selon elle, l'abondance de sous-vêtements bon marché, proposés aujourd'hui à la vente par différentes enseignes, a profondément changé les choses et accéléré la fréquence à laquelle on lave ces vêtements. De plus, ajoute-t-elle, « l’industrie du parfum s’est montrée tellement persuasive qu’il est désormais de bon ton de masquer les odeurs corporelles ».

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Iris Chaberny ne cache pas sa crainte à l'idée de voir cette obsession pour la propreté s'emparer de tous. La chercheuse rappelle que porter un vêtement un peu sale n'a aucune conséquence directe pour notre organisme. Il n'y a aucun danger, souligne-t-elle, « sauf en cas de blessures cutanées, lorsque des agents pathogènes peuvent éventuellement se loger dans nos plaies ». Mais au quotidien, lorsque l'on est en bonne santé, nous devons vivre en symbiose avec certains micro-organismes qui se baladent sur notre peau.

Enfin, Iris Chaberny estime que la décision de changer ou non de sous-vêtement au quotidien relève avant tout d'un choix personnel. 

« Le manuel d’hygiène des hôpitaux et des cabinets médicaux [allemands] précise […] que les sous-vêtements doivent être changés tous les deux jours, les serviettes de toilettes deux fois par semaine, détaille-t-elle. Cependant, ces directives ne s’imposent pas dans la sphère privée. Un adulte sait en général quelle est la bonne fréquence. C’est très personnel », conclu ainsi la spécialiste.


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.