De nombreux chômeurs contraints de rembourser entre 5 000 et... 100 000 € à France Travail

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En France, de nombreux demandeurs d’emploi sont contraints de rembourser des trop-perçus énormes, entre 5 000 et 100 000 euros, qui leur ont été versés par erreur par France Travail.

Exit Pôle Emploi, bonjour France Travail ! Le nom a beau avoir changé, l’agence nationale dédiée aux demandeurs d’emploi continue de rencontrer des problèmes administratifs. Des problèmes qui impactent directement les demandeurs d’emploi, à l’image de cet important dysfonctionnement qui peut mettre en péril la retraite de nombreux Français.

En effet, des demandeurs d’emploi, proches de l’âge de la retraite, ont reçu d’importantes sommes qu’ils n’auraient pas dû recevoir de la part de l’opérateur public. Des sommes allant de 5 000 à 100 000 euros par personne, voire plus, qui auraient dû être versées par la Carsat (Caisse d’assurance retraite et de santé au travail).

Or, depuis 2022, France Travail reçoit dans son système d’information les flux de données de la Carsat sur la date prévisionnelle de la retraite à taux plein des demandeurs d’emploi. Quand ces derniers atteignent l’âge auquel ils peuvent toucher une pension de retraite sans décote, France Travail interrompt le versement de l’indemnité chômage (“ARE”), laissant place au versement de la retraite à taux plein par la caisse de retraite.

Crédit photo : Carsat

Un imbroglio administratif

Cependant, c’est bien France Travail qui a fait ces versements, conduisant à un véritable imbroglio pour les bénéficiaires qui vont être totalement lésés : “Les agences avaient pour pratique de retenir un simple relevé de carrière fourni par les demandeurs d’emploi pour enregistrer la date prévisionnelle de leur retraite à taux plein, au lieu d’exiger le justificatif officiel délivré par la Carsat”, explique un médiateur nationale de France Travail.

Désormais, ces demandeurs d’emploi sont contraints de rembourser cette somme, alors qu’ils étaient censés la recevoir de la Carsat. Un dysfonctionnement de grande ampleur puisque la Carsat, de son côté, “ne prévoit pas de rétroactivité dans le versement des pensions de retraite”. Ainsi, ils ne percevront finalement pas les sommes qu’ils étaient supposés recevoir de la Carsat, les laissant dans une panade financière. Dans son rapport, le médiateur indique que la situation devrait se régler “entre les institutions concernées”.


Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef