Au Canada, un homme âgé de 46 ans s’est présenté aux urgences après avoir constaté le gonflement soudain et inexplicable de sa main. En révélant aux médecins avoir manipulé des phoques, il a découvert l’origine de son infection.
Avec leur apparence de peluche, les phoques ont l’air sympathiques et inoffensifs pour les humains de prime abord. Cependant, il est généralement recommandé de ne les toucher qu’avec les yeux, au risque de contracter une infection qui pourrait conduire à l’amputation.
Récemment, au Canada, un patient âgé de 46 ans s’est présenté aux urgences avec un doigt gonflé depuis trois jours. Il ne se souvient d’aucun traumatisme récent, juste d’une douleur croissante, si intense qu’il ne pouvait plus plier l’index. Après deux consultations et plusieurs traitements inefficaces, il révéla avoir manipulé des phoques peu de temps auparavant. Un détail qui changea tout pour les médecins.
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Avant 1991, on parlait alors de « empoisonnement par la graisse » dans les pays nordiques ou de « monoarthrite marine ». Il fallut attendre l’analyse simultanée d’un doigt infecté et de la salive du phoque mordeur pour isoler une souche spécifique de Mycoplasma nommée phocacerebrale. Il s'agit d'une bactérie atypique, difficile à cultiver, insensible à la plupart des antibiotiques classiques, et responsable de destructions articulaires sévères.
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Des risques d'amputation
Les traitements à base de pénicilline ou de céphalosporines, administrés en première intention, ne font qu’aggraver la situation. L'infection progresse alors jusqu’à la jointure. Si rien n’est fait, le cartilage s’érode, les mouvements deviennent impossibles et la douleur s’intensifie. Certains pêcheurs, dans l’histoire de cette pathologie, ont même réclamé l’amputation du doigt infecté pour pouvoir continuer à travailler en mer.
L’infection baptisée "seal finger" ne concerne plus seulement les marins norvégiens ou les chasseurs de phoques de Terre-Neuve. Aujourd'hui, elle touche également les vétérinaires, les soigneurs d’aquarium, les plongeurs, les biologistes… et plus récemment, les touristes. Il suffit parfois d’un contact avec un phoque échoué sur une plage, ou de manipuler un objet contaminé, pour déclencher l’infection.
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Le seul traitement reconnu comme efficace repose sur la tétracycline, un antibiotique spécifique. Administrée rapidement, elle permet une récupération complète. Mais si le diagnostic tarde, les séquelles sont irréversibles. Le cas canadien en est un exemple parfait. Après deux semaines d’errements médicaux, la guérison n’a commencé qu’avec l’instauration du bon traitement.
Désormais, s’il vous arrive de croiser un phoque, vous savez qu'il vaut éviter tout contact physique si vous ne voulez pas prendre le risque d'y perdre la main.
