Un maire fait exécuter un troupeau de chèvres, coupables d'avoir mangé... des fleurs du cimetière communal

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Un troupeau de chèvres a été abattu ce week-end dans la Loire, suite à la décision d'un maire qui reprochait aux animaux d'avoir mangé des fleurs dans le cimetière communal. 

C’est une décision radicale qui ne passe pas !

Le dimanche 19 décembre, Gérard Tardy, maire de Lorette (Loire), a fait abattre un troupeau de chèvres au motif que ces dernières avaient grignoté des fleurs déposées dans le cimetière de la commune.

Suite à la publication d’un arrêté municipal en ce sens autorisant la tenue d’une battue, neuf bovidés ont ainsi été exécutés sans ménagement par des chasseurs.

Crédit photo : Pixabay

Un maire fait exécuter des chèvres qui avaient mangé des fleurs dans le cimetière communal, une décision qui ne passe pas

Une action qui a provoqué la colère d’associations écologistes et d’un certain nombre d’habitants.

« C’est particulièrement lâche. Dans ce genre de situation, il faut solliciter une organisation comme la nôtre », a déploré Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.

« Il y avait d’autres solutions. En plus, les chèvres, on peut les capturer facilement. Les pompiers ont tout le matériel nécessaire pour cela. On ne peut pas laisser passer ça, sinon c’est la porte ouverte à toutes les dérives. On ne se met pas à tirer dans sa commune à tout va ! Ça ne se fait pas », a pour sa part pester Pierre Portelat, président de la SPA de la Loire, qui envisage de porter plainte tout comme la fondation Brigitte Bardot.

Du côté de la préfecture, c’est un sentiment d'incompréhension qui prédomine. « Dans la forme, c’est correct, mais pas sur le fond », a ainsi déclaré cette dernière.

Il faut savoir que le code rural permet en effet au maire d’une commune d’organiser une battue pour faire abattre des animaux errants, mais à la seule condition qu’ils représentent un danger et ne soient pas domestiqués.

Or, les chèvres demeurent des animaux domestiques et le fait qu’ils aient dévoré des chrysanthèmes ne représente pas une menace pour la sécurité des habitants.

La préfecture avait donc envoyé un courrier à Gérard Tardy pour le dissuader d’organiser cette battue, mais rien n’y a fait !

Crédit photo : Pixabay

Chose plus surprenante, les chasseurs eux-mêmes ont fait part de leur surprise quant à cette décision d’abattre le troupeau.

« Personne ne sait comment cela s’est organisé. J’ai échangé avec Gérard Aubret, notre président. Il est surpris lui aussi », a ainsi confié à nos confrères d’Actu.fr Christine Lovaglio, assistante de direction de la Fédération départementale des chasseurs.

« Il faudrait aussi comprendre comment ces bêtes ont pu causer ces nuisances. Normalement, un cimetière est un lieu clos », s’est encore interrogé Christophe Marie.

De son côté Gérard Tardy rejette la faute sur… SFR, propriétaire d’un terrain entourant le cimetière.

Selon l’AFP, le premier édile affirme ainsi avoir demandé à l’opérateur téléphonique « d’installer à ses frais une clôture esthétique et de grande résistance et de prendre en charge les dégâts constatés dans le cimetière ».

« On n’a rien à voir avec ces chèvres. On ne peut pas être responsable. Des chèvres se baladent donc ici, comme ailleurs (…) on ne grillage pas tous les terrains en pleine nature comme ça (…) les chèvres peuvent se balader ici, comme partout ailleurs », a immédiatement rétorqué Cyrille-Frantz Honegger, directeur régional d’Altice, lequel se dit toutefois prêt à travailler avec la municipalité pour arranger les choses.

Malgré la polémique, le maire Gérard Tardy persiste et signe, assumant sa décision. Mais ceci pourrait lui valoir des poursuites si jamais les propriétaires du troupeau se manifestaient et venaient à porter plainte.

Affaire à suivre !

Source : Actu.fr
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Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.