Une raie fécondée par un requin ? Une grossesse mystère dans un aquarium trouble les scientifiques

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Aux États-Unis, le personnel d’un aquarium est tombé dans nues en découvrant la grossesse de leur unique raie, qui nage exclusivement parmi les requins. Le mystère reste entier !

Mais qui a fécondé Charlotte ? C’est la question que se pose le personnel de l’Aquarium and Shark Lab, un observatoire océanique situé à Hendersonville, en Caroline du Nord. Charlotte est une jeune raie pastenague, devenue star de l’aquarium depuis son arrivée, et qui est tombée mystérieusement enceinte.

L’heureux événement, annoncé sur la page Facebook de l’aquarium, fascine autant qu’il suscite l’interrogation. En effet, la raie est la seule de son espèce dans son aquarium, où elle n’est en contact qu'avec des requins. A-t-elle été fécondé par l’un d’eux ? Le mystère demeure depuis plusieurs jours.

“À la mi-juillet 2023, nous avons transféré deux requins chabots à taches blanches mâles, âgés d’un an dans l’aquarium. Nous avons par la suite remarqué des marques de morsures sur Charlotte, mais nous avons aussi remarqué d’autres poissons qui la mordillaient, alors nous avons transféré les poissons, mais les apparitions de morsure ont continué”, explique Brenda Ramer, directrice et fondatrice de l’aquarium, auprès de la chaîne américaine ABC 13 News.

Une auto-fécondation ?

Chez les requins, les morsures sont habituelles quand les mâles tentent de s’accoupler aux femelles, mais elles ne sont pas systématiques. Cependant, les morsures retrouvées sur la raie ne signifient pas forcément un accouplement : “Quand les requins mordent la raie, ça peut aussi être une façon de vouloir montrer leur domination”, explique Johann Mourier, chercheur spécialiste des requins et des raies et professeur à l’université de Montpellier, auprès de Ouest-France.

Crédit photo : iStock

En réalité, les scientifiques de l’aquarium américain avancent une seconde hypothèse qui semble bien plus plausible. Il pourrait s’agir de parthénogenèse, un mode de reproduction répandu en captivité qui permet aux femelles de s’autoféconder, notamment pour assurer la survie de l’espèce. Un cas rare chez les raies !

Cependant, il faudra attendre la naissance de l’enfant pour effectuer un test de paternité, afin d’être sûr de l’origine de cette fécondation mystère. S’il s’agit bien d’une parthénogenèse, les bébés de Charlotte seront obligatoirement des femelles.

Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef