Ce patron déclare qu'il veut faire souffrir les salariés pour écraser leur arrogance, ses propos font enrager les internautes

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La prise de parole d’un chef d’entreprise a récemment suscité un tollé sur les réseaux sociaux. Précisions.

Si vous avez une sainte horreur du capitalisme, nul doute que les propos qui suivent renforceront vos convictions.

Tim Gurner, un patron australien âgé d'une quarantaine d'années, fait couler beaucoup d'encre actuellement après avoir déclaré qu'il fallait davantage de « souffrance » dans l'économie pour « écraser l’arrogance » des salariés - qu'il juge fainéants - et rappeler ainsi à ces derniers qu'ils sont avant tout au service de leur employeur.

Des déclarations dépourvues d'ambiguïté qui n'ont pas manqué de faire réagir sur internet, où de nombreuses personnes ont fustigé la violence des mots utilisés.

Un patron australien prône un retour « de la souffrance dans notre économie » pour les salariés

Président du groupe immobilier de luxe Gurner Group, l'intéressé a ainsi exprimé sa vision pour le moins radicale ce mardi 12 septembre lors d'une conférence, dont un extrait a été massivement partagé sur les réseaux sociaux. Dans cette séquence, l'homme d'affaires fustige la soi-disant attitude dilettante des employés qui seraient, selon lui, devenus oisifs depuis la crise sanitaire qui a ébranlé la planète il y a 3 ans.

« Après le Covid, les gens ont décidé qu’ils ne voulaient plus travailler autant et cela a eu un impact colossal sur la productivité. Ils ont été beaucoup payés pour ne pas faire grand-chose ces dernières années. Il faut que ça change. À mon avis, le chômage doit progresser de 40 à 50 %. Il faut que la souffrance revienne dans notre économie. Nous devons rappeler aux gens qu’ils travaillent pour leur employeur, et non l’inverse. Désormais, il y a un changement systématique avec des salariés qui estiment que l’employeur a énormément de chance de les avoir, et non l’inverse. Cette dynamique doit changer. Il faut écraser cette arrogance et cela passe par plus de souffrance dans l’économie », déclare ainsi froidement Tim Gurner dans cette vidéo.

Comme il fallait s'y attendre, ses propos ont provoqué l'ire de très nombreux internautes qui, pour la plupart, ont dénoncé la vision de Gurner, qu'ils voient désormais comme la personnification des dérives capitalistes.

Habitué des déclarations polémiques dans son pays, le chef d'entreprise s'était déjà illustré de la pire des manières en 2017, en critiquant les personnes qui se plaignaient de ne pas toujours pouvoir joindre les deux bouts.

« Quand j’essayais d’acheter ma première maison, je n’achetais pas des toasts à l’avocat à 19 dollars et quatre cafés à 4 dollars chacun », avait-il alors déclaré dans les colonnes du Guardian. Et l'intéressé d'ajouter : « Lorsque j’ai monté ma première boîte, à 19 ans, j’étais à la salle de sport à 6 heures du matin, je finissais le soir à 22h30, et je le faisais sept jours par semaine, jusqu’à ce que je puisse m’offrir ma première maison ».

Tim Gurner avait tout de même omis de rappeler qu'il avait bénéficié à l'époque d'un coup de pouce de plusieurs dizaines de milliers de dollars (selon Libération), offerts généreusement par son patron d'alors ainsi que son grand-père, pour se lancer.


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.