Le « massacre » des dauphins sur nos côtes et la passivité de l'État français pointés du doigt par des ONG écologistes

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Hier, dimanche 11 mars, un dauphin s’est échoué sur les côtes de l’Hérault, présentant une plaie large de vingt centimètres, possiblement causée par un filet de pêche. Secouru par des pompiers et un vétérinaire, il a été remis à la mer, avant de s’échouer à nouveau. Trop mal en point pour nager, l’animal a été euthanasié en conséquence. Un cas qui s’avère loin d’être isolé, et qui suscite actuellement l’indignation de nombreuses ONG, dont Sea Sheperd France et France Nature Environnement.

 Le nombre de dauphins, victimes malencontreuses de la pêche au filet, est effarant. Crédit photo : Smokin_louise_naturephoto / Shutterstock
« En ce début d’année, on compte déjà 300 échouages de petits cétacés morts sur la façade Atlantique, dont 80 % de dauphins communs » déplore France Nature Environnement, ONG qui s’était récemment indignée de l’abattage d’arbres par Chanel pour la création d’un décor de défilé, au mépris, selon elle, de la nature.



France Nature Environnement va jusqu’à parler de « massacre », provoqué par les chalutiers qui prennent involontairement dans leurs filets des dauphins au milieu des autres poissons, alors affaiblis ou tués dans le processus. Leurs cadavres échouent ensuite sur les côtes, et tendent de plus en plus à s’empiler, comme le souligne l’ONG, estimant qu’au cours de l’hiver 2017, « environ 4 000 dauphins communs sont morts en mer à cause de la pêche dans le golfe de Gascogne, dont 800 échoués ».

Elle rappelle néanmoins que « 80% d’entre eux coulent et se décomposent en mer », et donc que le nombre exact de dauphins tués par la pêche au bar, dont ces cétacés se nourrissent, est probablement sous-estimé, le phénomène étant possiblement beaucoup plus important.

Ce sont les bars que les percheurs souhaitent prendre. Mais nourriture de prédilection des dauphins, ce sont ces derniers qui se retrouvent pris dans les filets, et connaissent un sort funeste. Crédit photo : Andrea Izzotti / Shutterstock
L’État est directement mis en cause par France Nature Environnement, qui réclame des mesures rapidement, sous peine d’assister à la disparition d’une espèce protégée en train d’être décimée : 

« France Nature Environnement et ses associations s'alarment de la passivité de l'État français face à ce fléau et demande au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour stopper ce massacre », peut-on ainsi lire sur son site internet.

L’ONG, clamant que cette technique de pêche au filet cause des morts de dauphins communs depuis le début des années 1990, s’insurge du fait que ce phénomène ne date donc pas d’hier, qu’il est connu des pêcheurs, et ne doit plus – et ne peut plus — être qualifié d’accidentel.

France Nature Environnement menace en outre de saisir « des autorités communautaires pour non-respect des règlements européens », puisque la France refuse d’envoyer un rapport annuel complet sur la mortalité des cétacés, dont les dauphins, à la Commission Européenne, action pourtant obligatoire pour les membres de l’Union Européenne.

Au sujet de l'auteur : Hugo Nikolov

Journaliste