En Bretagne, l'odeur de leurs crêpes incommode leur voisin qui porte plainte

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À Erquy, dans les Côtes d’Armor, un couple propriétaire d’une crêperie a eu la malheureuse surprise d’être la cible d’une plainte déposée par un de leurs voisins. Celui-ci ne supporte plus… l’odeur des crêpes.

Ah la Bretagne ! L’air marin, la pluie et les crêpes ! On peut imaginer qu’il y fait bon y vivre, surtout lorsqu’une crêperie se situe à deux pas de chez soi et qu’on pourrait s’y régaler quotidiennement.

Crédit photo : TripAdvisor

Cependant, ce n’est pas le cas d’un homme qui a décidé de poursuivre en justice le couple propriétaire de la crêperie voisine à cause de l’odeur des crêpes qui en émane.

L’affaire a lieu à Erquy, commune de Côtes d’Armor, où Marlène et Alexandre sont poursuivis pour nuisances sonores et olfactives. Propriétaires d’une crêperie nommée “La Crêperie du Pêcheur” qu’ils ont reprise en 2019, ils luttent aujourd’hui pour pouvoir garder leur établissement suite aux plaintes répétées d’un voisin, incommodé par l’activité de la crêperie.

Le voisin, retraité, a fait construire sa résidence secondaire en 2000, avant de s’y installer définitivement. À côté se trouvait alors une villa, devenue crêperie en 2009 : “C’est un site Natura 2000. La décision de transformer la maison en crêperie par le précédent propriétaire s’est faite dans mon dos, avec la mairie", explique-t-il auprès du Télégramme.

Lorsqu’Alexandre et Marlène reprennent l’établissement, c’est “le rêve de toute une vie” qui se réalise. Quelques semaines après la réouverture début 2020, après quelques mois de travaux, ils subissent le premier confinement, avant de traverser la première saison estivale avec le pass sanitaire : “Quand on a inauguré, on a invité tout le quartier. Tout le monde est venu nous voir. Sauf ce voisin qui ne sort jamais. Sa femme m’a reproché une fois d’utiliser un souffleur pour nettoyer mon jardin et reproche aux camions de livraison de se garer sur le trottoir, alors qu’ils ne gênent pas” confie Alexandre dans les colonnes du Télégramme.

Crédit photo : Alexandre Polge

“On va au tribunal parce qu’on fait des crêpes en Bretagne”

Le litige remonte officiellement au mois d’août 2019 lorsqu’ils reçoivent un premier courrier de la part du voisin. Il se plaint des bruits des employés, de la vaisselle, des voitures, et d’odeurs de crêpes et de friture : “On s’est rencontrés. On a pris tous les points de la liste. D’abord, on ne fait pas de friture. Il disait qu’il ne pouvait pas ouvrir ses fenêtres à cause de l’odeur des crêpes. Une autre voisine m’a dit aussi qu’il y avait une odeur de crêpes, mais on ne parle pas de lisier de cochon, là. On va juste au tribunal parce qu’on fait des crêpes en Bretagne” déplore Marlène.

De son côté, le voisin se défend du bien-fondé de sa plainte : “La victime, c’est moi. Jamais je ne serais parti dans une telle procédure judiciaire s’il n’y avait pas tant de nuisances, de troubles anormaux. C’est ma santé physique et psychique qui est en jeu. Je suis le seul à avoir mes chambres à quelques mètres de cet extracteur qui fait énormément de bruit. Tout l’été, quand les petits enfants sont là, nous devons avoir les fenêtres fermées à cause des fumées. C’est invivable. Les autres voisins ne disent rien parce qu’ils ont peur”.

Crédit photo : TripAdvisor

Dans un premier temps, afin de satisfaire la plainte du voisin, le couple entame donc des travaux. Il fait poser un extracteur de fumées, demande aux clients de se garer plus loin, déplace le local de plonge de l’autre côté. Ils envisagent aussi d’installer une nouvelle véranda pour isoler le bruit de la terrasse, faisant monter l’addition à 170 000 euros.

Mais au final, le voisin n’est toujours pas satisfait : “L’arrêt de toutes les nuisances sonores et olfactives, la fermeture du parking et l’arrêt de l’activité à 19h, c’est ce que fait l’autre restaurant qui a ouvert 100 mètres plus loin”, proclame-t-il.

Ainsi, le bras de fer continue et le couple de restaurateurs a décidé de lancer une pétition en ligne pour soutenir leur cause. Intitulée “Une crêperie qui sent la crêpe”, elle a recueilli plus de 13 000 signatures. Au niveau juridique, ils sont convoqués le 16 février prochain au tribunal de Saint-Brieuc après l’échec de la démarche de conciliation.

Source : Le Télégramme
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Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef