L'Afrique a perdu la moitié de ses lions en l'espace de 25 ans

Bouton whatsapp

En un quart de siècle, le continent africain a vu la moitié de ses lions disparaître.

Il est le symbole de la savane africaine, celui que l’on considère comme le roi des animaux. Et pourtant, il pourrait peut-être disparaître dans un avenir proche si les choses continuent à ce rythme.

Ainsi, peu à peu, les lions connaissent un déclin alarmant en Afrique. Le continent a en effet perdu la moitié de ses fauves, en seulement 25 ans.

À titre de comparaison, pour chaque lion qui y vit à l’état sauvage, on dénombre 14 éléphants et 15 gorilles des plaines de l’ouest. C’est dire si l’espèce, qui a disparu de 94 % de son aire de répartition historique, est en danger sur le continent africain, dont elle peuplait pourtant les quatre coins autrefois.

Crédit : Andrew Paul Deer / Shutterstock

« Le moment est venu de limiter les pertes et de ramener les lions dans les paysages africains »

Une situation qui a contraint l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé le lion comme espèce vulnérable à l’extinction. Aujourd’hui, moins de 25 000 spécimens sont ainsi recensés en Afrique.

Parmi les causes de ce déclin, la disparition des proies des fauves mais aussi l’empiètement des Hommes sur leur habitat naturel, sont souvent évoqués.

C’est la raison pour laquelle les défenseurs de la nature tirent la sonnette d’alarme, à l’image de Paul Thompson (Directeur des programmes de conservation pour le Wildlife Conservation Network) qui considère que « le moment est venu de limiter les pertes et de ramener les lions dans les paysages africains ».

Pour se faire, plusieurs pistes sont évoquées avec notamment une volonté de faire participer les populations locales afin d’encourager une cohabitation saine entre l’homme et l’animal.

On le sait, l’habitat naturel des lions se réduit comme peau de chagrin au profit de l’expansion des constructions humaines et notamment des élevages. Résultat, leur gibier fuit et ces lions n’ont d’autres choix que d’attaquer les bétails gérés par les humains, au risque de se faire massacrer par ces derniers.

La survie des lions passe donc par une meilleure coexistence entre éleveurs locaux et fauves. Dit comme ça, cela semble extrêmement compliqué, nous rappelant les débats que l’on peut avoir en France au sujet des loups et des troupeaux, mais c’est une alternative à laquelle les spécialistes songent sérieusement.

L’une des solutions évoquées serait de récompenser au mérite ceux qui vivent aux côtés des ions, en leur fournissant un certain nombre d’avantages à condition qu’ils participent activement à l’effort de conservation de l’animal.

Sur place, certains programmes de conservation récompensent déjà les communautés locales où les populations de fauves augmentent, en indemnisant financièrement par exemples des éleveurs dont des bêtes ont été attaquées par des lions.

Une manière d’inciter les habitants à renoncer au braconnage. Petit à petit, si ces programmes de conservation peuvent faire évoluer les mentalités en persuadant les populations locales qu’une cohabitation avec les lions peut être davantage bénéfique que risquée, cela entrainera un cercle vertueux qui contribuera à l’augmentation du nombre de félins.

Mais ces programmes ont un coût et c’est là tout le problème ! Tant que les financements se feront attendre, il sera difficile d’appliquer cette stratégie à plus grande échelle, au risque de voir les lions d’Afrique disparaître progressivement.

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.