« C'est de la folie pure » : les lions domestiques se multiplient en Thaïlande, un phénomène qui inquiète les associations

Un pays d'Asie autorise les... lions domestiques. Un phénomène qui inquiète les défenseurs des animaux. Explications.

Aussi fou que cela puisse paraître, il est possible d’acheter un lion comme animal de compagnie en Thaïlande. Alors que cette tendance séduit de plus en plus de personnes au "pays du sourire", celle-ci est un véritable fléau en raison du manque d’encadrement.

Autre fait important : cette pratique représente une menace pour la sécurité humaine et la santé des animaux. Un reportage de l'AFP s’intéresse à ce phénomène et met en lumière les rouages d'un inquiétant commerce.

deux lions vivant en captivité en Thaïlande Crédit Photo : AFP / Lillian Suwanrumpha

Direction Chiang Mai, une ville du nord du pays, où vit Tharnuwarht Plengkemratch. Ce dernier est l’heureux propriétaire de deux lionnes blanches. Ce Thaïlandais possède aussi un hybride lion-tigre de 200 kilogrammes. Le trio vit en captivité dans un enclos.

Suivi par 3 millions d’abonnés sur TikTok, Tharnuwarht Plengkemratch partage des photos et des vidéos de ses animaux, et ce, pour une raison précise. Il raconte :

« Je veux montrer aux gens que les lions peuvent s’entendre avec les humains ». (Tharnuwarht Plengkemratch)

Tharnuwarht Plengkemratch en train de jouer avec son lion hybride Crédit Photo : AFP / Lillian Suwanrumpha

Le hic ? Les conditions de captivité ne sont pas adaptées aux rois de la savane. Les grands félins « souffrent d’une mauvaise détention et n’ont aucune possibilité d’exprimer leur comportement naturel », alerte Quatre Pattes, l’organisation mondiale de protection des animaux sous influence humaine directe.

Que dit la loi ?

Au cours de ces dernières années, la population de lions en captivité a explosé en Asie du Sud-Est. Dans le détail, plus de 500 individus sont recensés dans les zoos, les fermes d’élevage, les cafés animaliers et les maisons privées. Une hausse qui met en danger les lions et leur entourage humain, le tout sur fond de trafic illégal d’animal.

Pour Tom Taylor, un des responsables de la Fondation pour les amis de la faune sauvage de Thaïlande (WFFT), les réseaux sociaux ont un impact direct sur cette situation alarmante.

« C’est de la folie pure. Il est terrifiant d’imaginer, si les lois ne sont pas changées, ce que la situation deviendra dans dix ans ». (Tom Taylor)

Lion en captivité en Thaïlande Crédit Photo : AFP / Lillian Suwanrumpha

Depuis 2022, la loi a mis en place des mesures visant à mieux encadrer cette pratique. Les propriétaires ont désormais l’obligation d’enregistrer leurs lions de compagnie et leur implanter une micropuce. Ce n’est pas tout. Ils doivent également informer les autorités en cas de changement de résidence.

Ces mesures sont jugées insuffisantes puisque le texte ne définit aucun contrôle sur la reproduction, ni sur les hybrides. De plus, les exigences au sujet des conditions de conservation en enclos demeurent minimes.

Un lionceau utilisé comme attraction touristique en Thaïlande Crédit Photo : AFP / Lillian Suwanrumpha

Face à ce sombre constat, un espoir subsiste encore. Le Pays du sourire va bientôt réexaminer sa législation concernant la possession de grands félins. Sadudee Punpugdee, directeur en charge de la protection de la faune sauvage, espère un renforcement des lois existantes :

« Les animaux sauvages appartiennent à la nature. Il y a plein d’autres animaux que l’on peut avoir comme animal de compagnie ». (Sadudee Punpugdee)

La Thaïlande va-t-elle enfin taper du poing sur la table pour éviter des drames, à l'avenir ? Réponse d'ici peu.

Source : AFP
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Au sujet de l'auteur :

Depuis 1 an et demi, je m’efforce de produire des articles de qualité tout en gardant ma touche d’humour. Mon domaine de prédilection ? Les histoires d’animaux qui se terminent en happy end. Je suis d’ailleurs incollable sur les races des chiens. Les sujets de société me passionnent et me permettent de perfectionner ma plume. J’affectionne aussi la rubrique « entertainment » car elle m’offre une parenthèse pailletée.