En Tanzanie, 6 lions et 74 vautours protégés ont été empoisonnés, apparemment de manière purement délibérée, dans une réserve naturelle

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En ce moment, l'actualité est de plus en plus tristement chargée de drames impliquant des animaux et la bêtise crasse d'une poignée d'humains. Après la découverte d'orangs-outans massacrés à Bornéo, après l'histoire du chien Gucci traîné de force à l'arrière d'un scooter, après les singes abattus dans l'État de Rio , un nouveau drame s'est produit ce mercredi en Tanzanie.

Pas moins de six lions ont été retrouvés morts, ainsi que 74 vautours « d'une espèce en danger critique », dans le parc national Ruaha, au centre de la Tanzanie. Les responsables du programme de conservation des grands carnivores dénoncent un empoisonnement volontaire d'une carcasse de bovin, visant les lions.

Selon toute vraisemblance, la carcasse de l'animal aurait été empoisonnée par des paysans d'un village local, dont les troupeaux auraient subi des attaques de lions. Il arrive fréquemment que les intérêts des communautés locales, souvent pauvres et essentiellement tournées vers l'élevage et l'agriculture, entrent en conlit avec ceux des réserves de faune sauvage locales. Comme l'explique le groupe de protection des grands carnivores sur sa page Facebook, le parc national de Ruaha essaye de faire son possible pour impliquer au maximum les communautés locales et que la préservation de la faune sauvage ne se fasse pas au détriment des villageois, mais il reste encore bien du chemin à parcourir.

Sur Facebook, le  groupe de protection des grands carnivore a annoncé la triste nouvelle :

« Nous sommes profondéments atttristés de rapporter qu'un empoisonnement massif d'animaux s'est produit dans la réserve de faune sauvage à l'extérieur du Parc National Ruaha. Nous avons reçu une alerte de mortalité « de l'un de nos lions porteur d'un collier electronique, et l'équipe s'est déplacée rapidement sur les lieux. Lorsque nous sommes arrivés sur le site, nous avons découvert une scène désolante — six lions ( la femelle adulte porteuse de collier, trois jeunes femelles et deux jeunes mâles) avaient été tués, apparemment d'une ingestion de poison puisqu'ils se trouvaient près d'une carcasse entamée  d'animal. Il y avait des conséquences tragiques additionnelles, avec des douzaines de vautours d'une espèces en danger critique retrouvés morts ou très affaiblis. » 

Les employés de la réserve ont travaillé en étroite collaboration avec leurs collègues  de la Société conservation de la faune de Tanzanie, les autorités du parc ainsi que d'autres agences locales, et ont finalement trouvé 74 vautours morts en plus des six lions. Grâce aux compétences de l'équipe de la Société de conservation, quatre autres vautours malades encore en vie ont pu être ramenés dans le Parc pour être soignés. Malheureusement, l'un de ces oiseaux est mort peu de temps après son arrivée au centre de soins, mais les autres se rétablissent bien.

Les autorités ont lancé une enquête pour mieux comprendre les raisons d'être de ce drame, mais il semblerait qu'une personne ait délibérément empoisonné une carcasse d'animal après que des lions ont attaqué un troupeau. De manière assez alarmante, l'empoisonnement est une réponse commune au conflit entre animaux sauvages et agriculteurs, et cela montre bien à quel point il est vital de faire tout ce que nous pouvons pour empêcher les attaque des grands carnivores sur le bétail, et de mettre fin à ces tueries de représailles.

Les activités agricoles sont extrêmement importantes pour les communautés lcales, et il est vrai que les grands carnivores peuvent causer des difficultés économiques majeures aux villageois lorsqu'ils attaquent le bétail — et quand ces communautés ne tirent aucun bénéfice des lions, il n'est pas surprenant qu'ils soient tentés de vouloir les tuer. Mais grâce au soutien de nos nombreux partenaires, nous avons déjà accompli de grands progrès pour réduire ce genre de tragique événements, notamment en multipliant les barrières contre les prédateurs et en impliquant les communautés locales dans nos programmes., mais il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir, et protéger les troupeaux en pâturage est un réel défi. Il est également vital d'assurer la sécurité des parcs, et — probablement le plus important de tout — s'assurer que les habitants locaux reçoivent des bénéfices réels de la conservation et de la protection des espèces sauvages, afin qu'ils  perçoivent les animaux comme ayant plus de valeur vivants que morts. [...] ».


Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste