La mère d'Arnaud Beltrame, le lieutenant-colonel qui s'est sacrifié à Trèbes, invite à ne pas montrer la photo du « monstre » qui a tué son fils

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Vendredi 23 mars 2018, un homme se revendiquant de Daesh prenait en otage un magasin Super U à Trèbes, dans l’Aude, après s’en être pris à un CRS. L’attentat a fait au total quatre victimes et quinze blessés, avant que son auteur ne soit finalement abattu par le GIGN.

Au cours de la journée, un homme s’est distingué par son attitude héroïque, par son courageux sacrifice, puisqu’il s’est échangé contre l’un des otages, au péril de sa vie. Il s’appelait Arnaud Beltrame, et sa mémoire est célébrée partout depuis l’annonce de son décès, samedi 24 mars.

Ouest-France

Emmanuel Macron a dit de lui qu’il était digne du « respect et [de l’] admiration de la nation tout entière », et peu de personnes le contrediront sur ce point. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, 44 ans, a échangé sa vie contre celle d’un civil, accomplissant son devoir de gendarme, et allant au bout de ses principes en tant qu’homme. Il succombera malheureusement aux blessures que le terroriste lui infligera quelques heures plus tard.

Son frère, Damien, a tenu a lui rendre hommage sur Facebook dans un émouvant post à la gloire de celui qu’il a toujours vu, et verra toujours comme un « homme de bien ».

Sa mère, Nicole, a expliqué à RTL qu’elle a su que le gendarme à s’être livré au terroriste en échange de quelqu’un était son fils dès qu’elle a appris ce fait  :
« Je ne suis absolument pas surprise, il est loyal, fonceur, altruiste. Depuis tout petit, il est au service des autres, engagé pour la patrie. C’était évident qu’il se comporterait comme ça ».

En dépit du meurtre de son fils, Nicole invite tout le monde « à ne pas avoir peur, à continuer de vivre, d’apprécier les choses, à aimer la vie », et espère que son sacrifice ne sera pas vain :

« On a envie que son geste serve. On pourrait aussi dire que quand les gens se font agresser dans le métro ou dans les trains, si on cessait d'être dans cette passivité, on s'en sortirait peut-être mieux. Être citoyen tout simplement »

Dès 11h30 ce mercredi 28 mars, un hommage national sera rendu aux Invalides à Arnaud Beltrame. Une manière de saluer à titre posthume son comportement exemplaire, de mettre en lumière son courage, sa bravoure, son dévouement aux autres face à la violence et la haine. N’éprouvant que « de l’indifférence et le plus grand des mépris » pour le terroriste qui a ôté la vie de quatre personnes, Nicole Beltrame exhorte les médias à « surtout ne pas en parler, surtout ne pas montrer sa photo ». Elle ajoute  :

« Il faut montrer la photo des héros, pas des tueurs et des monstres »

C’est pour cette raison que nous taisons dans cet article le nom du terroriste fiché S derrière l’abomination de Trèbes, et décidons plutôt de nous focaliser sur le lieutenant-colonel.

« Arnaud n'aurait pas souhaité qu'on baisse les bras, c'est pour l'honorer que je suis là, que je parle et qu'on ne l'oublie pas, que son acte serve pour un monde meilleur, qu'on soit plus humains, solidaires et citoyens ».

De nombreuses communes ont d’ores et déjà manifesté l’envie de renommer quelques-unes de leurs rues en l’honneur d’Arnaud Beltrame, tandis que la ville d’Alès, située dans le Gard, a annoncé que l’un de ses squares serait baptisé officiellement d’après le nom du gendarme le jour de son hommage national, mercredi.

Source : BFM

Au sujet de l'auteur : Hugo Nikolov

Journaliste