JO de Tokyo : ex æquo, ces deux sauteurs en hauteur refusent une mort subite et décident de se partager la médaille d'or

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Mutaz Essa Barshim et Gianmarco Tamberi, qui s'affrontaient en finale du concours olympique du saut en hauteur, ont partagé la médaille d'or après avoir refusé de se départager. Ou quand les valeurs de l'olympisme triomphent.

C’est à n’en pas douter l’une des images fortes des Jeux olympiques de Tokyo !

Ex æquo après avoir effectué tous leurs essais et, les deux finalistes du concours du saut en hauteur, l’Italien Gianmarco Tamberi et le Qatarien Mutaz Essa Barshim, ont refusé de se départager, montant tous les deux sur la plus haute marche du podium.

Leur égalité parfaite, après avoir échoué une dernière fois à la même hauteur, leur laissait en effet le choix de conclure le concours sur une forme de mort subite, afin qu’un seul vainqueur soit désigné, ou alors d’en rester là.

Refusant la première option après avoir discuté avec un juge arbitre, les deux hommes, très amis dans la vie, ont donc choisi de partager la médaille d’or, en se donnant une belle et franche accolade.

Un grand moment de joie teinté d’esprit olympique !

Amis dans la vie, Gianmarco Tamberi et Mutaz Essa Barshim refusent de se départager et remportent le titre olympique du saut en hauteur

« Personne n’a décidé, je l’ai regardé, il m’a regardé, on avait compris. Le gars (le juge arbitre) essayait de nous expliquer nos options, mais à quoi bon ? Ça faisait trois heures qu’on avait lancé le concours, c’était bon. À deux, c’est mieux que seul (…) Partager cela avec Gianmarco me donne un sentiment incroyable, je suis tellement heureux. C’est un rêve que je ne veux pas quitter. J’ai traversé tellement de choses, j’ai attendu cinq ans avec des blessures, des retours en arrière », a raconté Barshim, 30 ans, champion du monde en salle en 2014 et vice-champion olympique en titre.

Aussitôt titrés, les deux athlètes ont exprimé leur bonheur à leur façon, mais cette fois il n’y avait pas photo, c’est bien Gianmarco Tamberi qui l’emportait haut la main.

L’euphorie communicative du fantasque Italien qui a littéralement explosé de joie, en se roulant par terre avant d’enlacer à peu près tout le monde - dont le tout nouveau champion olympique du 100 m, son compatriote Marcel Jacobs - a en effet marqué les esprits.

Des images qui ont fait le tour du monde !

Il faut dire que l’intéressé, champion du monde en salle en 2016 et connu pour son côté exubérant, revient de loin après une grave blessure qui lui avait fait craindre le pire, il y a 5 ans.

« On m’avait dit en 2016 juste avant Rio qu’il y avait un risque que je ne sois plus capable de sauter. La route a été longue. J’ai simplement voulu revenir au plus haut niveau après mes blessures, mais décrocher l’or, c’est incroyable, j’en ai tellement rêvé. », a-t-il ainsi déclaré.

Un bonheur infini qu’il a donc partagé avec son « pote » des sautoirs, Mutaz Barshim, dont il est très proche.

Une relation presque fraternelle que le Qatarien, d’origine soudanaise, a lui-même évoquée dans la presse, après leur titre commun.

« La première fois que j’ai vu ce mec, c’était il y a onze ans, aux championnats du monde juniors d’Edmonton ? Je me suis dit ‘c’est qui ce type ? il est fou !’ », a ainsi raconté avec humour le nouveau champion olympique, tout heureux d’être titré avec en compagnie de son ami.

« Qui sait, si ça se trouve, on va fêter ce titre pendant un an. », a-t-il conclu le sourire aux lèvres.

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.