Katherine Johnson, mathématicienne afro-américaine et « figure de l'ombre » de la Nasa, est décédée à l'âge de 101 ans

Katherine Johnson, célèbre mathématicienne afro-américaine de la NASA, est morte à l’âge de 101 ans.

Elle a rejoint les étoiles !

La mathématicienne de la NASA, Katherine Johnson - immortalisée à l’écran par l’actrice Taraji P. Henson dans le film « Les figures de l’ombre » de Théodore Melfi - est décédée ce lundi 24 février, à l’âge canonique de 101 ans.

En 1969, ses compétences en calculs avaient notamment permis aux États-Unis de poser le pied sur la Lune et de supplanter ainsi l’URSS dans le duel à distance auquel se livraient les deux géants, lors de la conquête spatiale.

Véritable pionnière au sein de la NASA et icône afro-américaine, Katherine Johnson était pourtant méconnue du grand public avant 2015, lorsque le président Barack Obama lui avait remis la médaille de la liberté, la plus haute distinction civile décernée aux États-Unis.

Tout au long de sa carrière, la fiabilité de ses calculs en navigation ne s’est jamais démentie et son travail a contribué aux plus grands succès des programmes spatiaux Mercury et Apollo.

Une mathématicienne noire à la Nasa, en pleine ségrégation raciale

Née le 26 août 1918 en Virginie-Occidentale, Katherine Johnson se découvre très tôt une passion pour les mathématiques.

Élève surdouée, elle obtient son diplôme du secondaire à seulement 14 ans puis intègre l’université d’État de Virginie-Occidentale, l’une des premières à ouvrir ses portes aux étudiants afro-américains.

Elle en sort diplômée en mathématiques à l’âge de 18 ans en 1937, puis, après une brève carrière d’enseignante et une courte expérience dans la recherche, intègre la NACA – ancêtre de la NASA – en 1953.

Embauchée comme « colored computer » (« ordinateur de couleur »), elle a pour mission de contrôler et vérifier les calculs de ses supérieurs, travaillant avec d’autres afro-américaines à l’écart de ses collègues blancs, à une époque où la ségrégation raciale fait rage aux États-Unis.

Son équipe sera finalement intégrée à d’autres divisions de la NASA à partir de 1958, afin de participer au premier programme spatial habité des États-Unis.

Elle se distinguera notamment par ses calculs lors de la mission Mercury-Redstone 3, qui verra Alan Sheppard devenir le premier Américain à voyager dans l’espace, le 5 mai 1961.

Pendant près de 30 ans, elle restera fidèle à la NASA, développant plusieurs équations déterminantes qui ont contribué aux succès de l’agence spatiale américaine. Elle a notamment calculé les trajectoires de la célèbre mission Apollo 11 qui conduira Neil Armstrong et Buzz Aldrin à fouler le sol lunaire pour la première fois, le 21 juillet 1969.

L’annonce de son décès a suscité beaucoup de réactions et notamment de la part de la NASA, qui n’a pas manqué de rendre hommage à celle qui fut une inspiration pour des millions de personnes.


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.