L'administration Trump assouplit une loi qui protégeait jusqu'à présent des espèces menacées

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L’équipe du président américain vient d’assouplir une loi qui protégeait des espèces menacées, provoquant l’ire des défenseurs de la cause animale.

Entérinée en 1973, l’Endangered Species Act est une loi fondamentale de la protection de la faune et de la flore aux États-Unis.

Cette législation, à laquelle les Américains sont très attachés, a ainsi permis, ces quarante dernières années, de sauver plusieurs espèces menacées d’extinction, à commencer par le pygargue à tête blanche, ce rapace qui demeure l’animal symbole du pays et que l’on retrouve notamment sur le sceau présidentiel.

Crédit photo : Beauty pf Pakistan 1947 / Shutterstock

C’est pourtant à cette loi qu’a décidé de s’attaquer l’administration Trump en supprimant une clause qui assurait jusqu’à présent la protection de nombreuses espèces vulnérables, telles que les lamantins, les baleines à bosse ou encore les loups gris.

Ce texte avait en effet son importance car il ne faisait aucune distinction entre les espèces dites « menacées » et celles considérées comme étant « en danger d’extinction », leur accordant ainsi, de facto, le même statut de protection.

Mais ceci n’est désormais plus que de l’histoire ancienne, ce que déplorent de nombreuses associations de défenses des animaux.

Crédit photo : Holly Kuchera / Shutterstock

« Une mort à petit feu » pour de nombreuses espèces

« Jusqu’à maintenant, une espèce qui entrait dans la liste des espèces menacées faisait immédiatement l’objet de mesures de protection. À présent, elle ne sera pas plus protégée qu’avant son inscription », regrette Kristen Boyles, avocate pour l’ONG Earthjustice qui se bat quotidiennement, outre-Atlantique, pour la défense de l’environnement.

Comme elle, plusieurs associations s’émeuvent d’une telle orientation, d’autant qu’une autre clause primordiale - qui stipulait que les considérations économiques ne devaient pas influer sur les décisions visant à protéger la nature - a été retirée du texte.

En mettant fin à cette particularité, l’administration Trump ouvre en quelque sorte une boîte de Pandore qui devrait permettre à beaucoup d’entreprises de construire des infrastructures menaçant à terme l’habitat naturel des « espèces menacées ».

Une victoire pour l’industrie pétrolière et un drame pour les animaux concernés qui pourraient se retrouver condamnés à « une mort à petit feu », selon Kristen Boyles.

« Le gouvernement Trump planterait un nouveau clou dans notre cercueil »

Applaudie par les représentants du lobby des hydrocarbures, cette nouvelle réforme est toutefois loin de faire l’unanimité dans la classe politique. Ainsi, plusieurs adversaires démocrates du président fustigent l’attitude de la Maison blanche.

« Pendant des décennies, l’Endangered Species Act a protégé de l’extinction notre faune sauvage la plus vulnérable. Voilà maintenant que le président Trump veut s’en débarrasser complètement », déplore par exemple Joe Biden, ex-vice président de Barack Obama et grand favori de la primaire démocrate pour la présidentielle de 2020.

De son côté, le procureur général de Californie, Xavier Becerra, a d’ores et déjà faire part de son intention de porter l’affaire en justice car, à ses yeux, « le gouvernement Trump planterait un nouveau clou dans notre cercueil », en modifiant la légilsation.

« Nous sommes prêts à nous battre pour préserver cette loi importante, les espèces avec lesquelles nous partageons cette planète, et dont nous dépendons, le méritent bien », affirme ainsi l’intéressé.

Affaire à suivre !

Source : AFP
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Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.