La justice brésilienne suspend l'autorisation d'exploiter une réserve d'Amazonie

Bouton whatsapp

Le Brésil fait machine arrière ! Les défenseurs de la forêt amazonienne peuvent crier victoire. Ce mercredi 30 août, la justice brésilienne a finalement suspendu un décret qui abrogeait le statut d’une gigantesque réserve naturelle d’Amazonie et autorisant par la même occasion l’exploitation minière privée.

L’injonction du tribunal signé par le juge suspend donc : « toute éventuelle mesure administrative fondée sur le décret ». La décision prise par le président conservateur Michel Temer il y a une semaine, a dû faire face à des critiques virulentes venant de toutes parts.

Crédit photo : unpeudecologiedanslenord

La réserve de 47 000 km2 se situe entre les États du Para et d’Amapa, et est d'une taille équivalente à celle de la Suisse. La réserve, qui comprend neuf zones protégées, contient d’importants gisements d’or, de fer, de cuivre ou de manganèse. L'intérêt que peuvent avoir les entreprises s'explique par le fait qu'elles n’ont pratiquement pas été exploitées, ce qui est dû à leur statut de réserve, qui limite cette activité à des entreprises publiques.

Crédit photo : reporterre

Les opposants ont vu dans cette mesure un véritable recul, celle-ci aurait provoqué l’augmentation de la déforestation, le dérèglement de la biodiversité mais aussi une nuisance pour les ethnies indigènes. Le sénateur Randolfe Rodrigues a expliqué : « C'est la pire attaque contre l'Amazonie des cinquante dernières années ». Le mannequin Giselle Bündchen et l’acteur Leonardo DiCaprio ont, en plus des ONG et partis politiques, pris parti en s’opposant à ce décret, d’ailleurs, Greenpeace a salué sa suspension : « La pression marche. Nous ne devons pas nous arrêter ».

Crédit photo : La destruction de la forêt tropicale dans l'Amazonie équatorienne / Shutterstock

Comme le rapporte l’AFP, suite aux critiques, Temer avait tenté de se justifier en expliquant que le nouveau statut de Renca éviterait : « les dégradations causées par les activités minières clandestines (...) afin de favoriser un développement durable de l'Amazonie ». Régulièrement, le gouvernement brésilien est accusé de vouloir brader « le poumon de la Terre », sous la pression des compagnies minières et du lobby de l’agro-business.

Crédit photo : Vue aérienne d'une forêt tropicale au Brésil / Shutterstock

Entre 2004 et 2012, le pays avait notamment réussi à réduire de 84 % la déforestation avant de progresser à nouveau par la suite, la mise en place de ce décret n’aurait fait qu’augmenter la déforestation et mis encore plus à mal l’environnement. L’ex-candidate à la présidentielle et ancienne ministre de l’environnement sous Lula Marina Silva a déclaré : « Le moment est venu pour nous de dire : plus jamais de retour en arrière ».

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Timothé Goyat

Journaliste