La situation climatique au Maroc a contraint le roi à prendre une décision radicale.
C'est une première depuis près de 30 ans !
Le roi du Maroc, Mohammed VI, a exhorté les musulmans marocains à renoncer au sacrifice rituel des moutons pour l'Aïd, en raison de la sécheresse persistante qui frappe le pays. Les sévères conditions climatiques de ces dernières semaines ayant en effet entraîné une baisse significative du cheptel.
Cet appel solennel, qui n'a pas provoqué de polémique, intervient deux jours avant les célébrations de l’Aïd Al-Adha, prévues ce samedi 7 juin.
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Le roi du Maroc appelle à ne pas sacrifier de moutons pour l’Aïd Al-Adha
Cela fait désormais sept ans que le Maroc est confronté à une sécheresse, sans discontinu. Une situation délicate, qui n'est pas sans conséquence, car le pays enregistre un déficit pluviométrique de 53% par rapport aux moyennes des trente dernières années.
Le 28 février dernier, le roi avait déjà lancé un appel similaire en demandant à sa population d'épargner les bêtes. Mohammed VI - qui possède le statut de « commandeur des croyants » - avait alors évoqué des « défis climatiques et économiques » ayant engendré une « régression substantielle » du cheptel.
La dernière demande royale du genre, au Maroc, remontait à 1996. À l'époque, Hassan II (père de Mohammed VI) avait, lui aussi, pris la décision d'éviter les sacrifices.
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Ce contexte de diminution des têtes de bétail entraîne par ailleurs une sévère crise du secteur agricole marocain. Une récession illustrée par une flambée des prix de la viande rouge, devenue une denrée rare. Ainsi, le prix de certains animaux peut parfois atteindre des sommets, inaccessibles aux foyers les plus modestes.
Il faut savoir, par exemple, que le kilo de viande rouge se vend autour de 11 ou 12 euros à Casablanca. Une somme faramineuse, quand on sait que le salaire minimum ne dépasse pas les 300 euros au Maroc.
Pour rappel, cinq à six millions de moutons sont sacrifiés en moyenne chaque année dans ce pays, peuplé de 37 millions d’habitants.