Nouveau coup dur pour le peuple aborigène an Australie. Les autorités locales viennent en effet de valider un projet d'implantation de mine de fer sur des terres ancestrales lui appartenant.
Une chose est sûre, si certains croyaient que la crise sanitaire du Covid-19 - qui semble marquer le pas actuellement - allait bouleverser les mentalités au point de nous faire songer à se tourner vers un monde davantage écoresponsable, force est de constater que leurs espoirs ont vite été douchés.
Et ce ne sont pas les aborigènes qui diront le contraire, alors que leur patrimoine s’apprête une nouvelle fois à faire les frais de la loi du profit, en Australie.
Le géant minier australien BHP, spécialisé dans l’extraction du fer, a été autorisé à détruire jusqu’à 40 sites chers aux autochtones australiens et ce, au mépris du respect de terres ancestrales vénérées depuis des siècles par tout un peuple.
Site aborigène sacré, en Australie (photo d'illustration). Crédit : Mathias Sehnke / Shutterstock
Un pan du patrimoine culturel et territorial des aborigènes sacrifié sur l'autel du profit
Délivrée par le gouvernement d’Australie-Occidentale, cette autorisation intervient quelques jours seulement après le dynamitage, par la firme Rio Tinto (autre groupe minier important d’Australie), de grottes aborigènes sacrées, qui renfermaient des trésors archéologiques datant de plus de 40 000 ans.
Des pratiques qui ont révolté bon nombre d’aborigènes, meurtris par la destruction de leur culture et de leur histoire.
C’est le ministre des Affaires aborigènes d’Australie-Occidentale, Ben Wyatt, qui a donné son feu vert à l’entreprise BHP, laquelle a donc désormais carte blanche pour implanter une nouvelle mine de fer - un prolongement du gisement de South Flank - sur les terres traditionnelles du peuple Banjima.
Aussi curieux que cela puisse paraître, il faut savoir que les représentants des Banjima avaient donné leur accord pour exploiter la zone en 2015. Le deal promettait en échange de protéger 72 sites appartenant au patrimoine culturel et territorial des aborigènes.
Toutefois, l’accord prévoyait également d’exclure les représentants du peuple Banjima du processus d’approbation gouvernementale en cas de demande d’autorisation d’exploitation, comme celle récemment accordée à BHP.
Lui-même issu de la communauté aborigène, le ministre Wyatt a indiqué qu’il travaillait actuellement sur un projet de réforme des lois sur le patrimoine, qui permettraient à l’avenir aux communautés aborigènes locales de négocier directement avec les groupes miniers en cas de litiges similaires.
Affaire à suivre !
Pour rappel, le minerai de fer est le plus exporté d’Australie et a rapporté près de 50 milliards d’euros en 2019