Un millier d'ours exploités dans des « fermes à bile » vont être libérés au Vietnam !

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VIETNAM — Plus d'un millier d'ours à collier vont être libérés après la signature d'un accord historique qui prévoit finalement l'abolition totale des « fermes à bile » et leur fermeture définitive.

Ces animaux sont en effet exploités pour leur bile dans des conditions plus qu'atroces. Ce fluide, sécrété par le foie des plantigrades, est supposé avoir des vertus curatives selon la médecine populaire chinoise. Le suc digestif des ours est extrait directement sur les animaux vivants et conscients. Ces derniers passent une vie entière de douleur dans des cages trop petites, dans lesquelles ils parviennent à peine à se tourner.

Une incision est effectuée dans le ventre de l'animal, et un cathéter est inséré directement dans la vésicule biliaire. Les ours souffrent généralement d'infections, de tumeurs, de maladies diverses et variées à cause des procédés d'extraction barbares, jusqu'à ce qu'ils finissent par mourir, délivrance de leur triste sort.

Certains sont enfermés dans des "cages cercueils"

Si les fermes à bile sont supposées être techniquement illégales depuis 1992 au Vietnam, l'interdiction n'a jamais pu être totalement appliquée dans les faits, par manque de moyens législatifs et matériels. Résultat, les exploitations persistaient et près de 1 000 ours étaient encore détenus. De nombreuses pétitions provenant d'organismes internationaux de protection animale, ont été lancées afin de sensibiliser l'opinion publique et d'interpeller le gouvernement  Mais désormais, c'est de l'histoire ancienne !

« L'accord d'aujourd'hui est un événement historique », a déclaré Tuan Bendixsen, directeur de l'ONG Animals Asia, au micro de l'AFP. C'est en bonne partie grâce à cette association que le texte entérinant la fin de ces cruelles exploitations a été signé, ce mercredi 19 juillet.

Détenus dans des conditions insalubres, bon nombre d'animaux souffrent de diverses maladies

À son apogée, en 2005, l'industrie de la bile d'ours comptait plus de 4 000 plantigrades en cage. Les populations sauvages d'ours à collier avaient été décimées afin de satisfaire une demande croissante en bile. Malheureusement, le Vietnam n'est qu'un tout petit producteur de ce produit, et dans d'autres pays, cette industrie est beaucoup plus développée.

La Chine, qui concentre l'essentiel de la consommation de bile d'ours, est également l'un de ses plus gros producteurs. Les fermes à bile y sont toujours légales, et au moins 10 000 bêtes y sont exploitées. Là-bas, un seul gramme de bile séchée se vend en moyenne 170 euros.

Les 1 000 ours à bile vietnamiens sont actuellement en train d'être libérés des exploitations, pour être conduits dans des sanctuaires où ils pourront finir leurs jours tranquilles, loin des cages et sans tuyau planté dans l'estomac.

Animals Asia

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste