« Ce n'était pas naturel » : un ami du streamer Jean Pormanove sort du silence, quelques jours après sa mort en plein live

Quelques jours après la mort de Jean Pormanove en plein direct sur Kick, l’un de ses amis, Nicolas Frérot, témoigne auprès de France Info. Il affirme qu’il avait tenté de persuader “JP” qu’il était en danger au sein de sa bande d'influenceurs.

Qui a tué Jean Pormanove ? Le streamer, décédé dans la nuit du 17 au 18 août, a poussé son dernier souffle dans son sommeil alors qu’il était en plein live sur Kick, dans le cadre d’un défi marathonien se déroulant depuis une dizaine de jours. L’influenceur, suivi par plus de 500 000 abonnés, était coutumier des challenges extrêmes sur la plateforme.

Or, depuis son décès, ses acolytes sont dans l’oeil du cyclone. En effet, Safine et Naruto sont, aux yeux de beaucoup, tenus responsables d’avoir soumis Jean Pormanove à des défis dangereux pour sa santé et de lui avoir régulièrement fait subir des humiliations pour faire des vues sur Kick. Pire encore, les créateurs de contenus invitaient leurs abonnés à faire des dons à leurs chaînes pour les encourager à continuer.

Jean Pormanove aux côtés de Safine et NarutoCrédit photo : Kick / Jean Pormanove

Ce mercredi 20 août, la soeur du streamer s’est exprimée auprès de BFM TV, indiquant que les comportements de Safine et Naruto ont conduit à la mort de Jean Pormanove :

"Je ne regardais pas tout mais j'estime qu'il n’aurait pas dû mourir comme ça, qu’il est décédé d’épuisement. Ce qu'il a vécu est inacceptable"

Auprès de France Info, c’est un autre proche de Jean Pormanove qui dénonce les mêmes agissements. Nicolas Frérot a connu l’influenceur en 2002 à l’armée, ils se sont côtoyés pendant sept ans et n’ont jamais perdu contact. Cependant, ces dernières années, il confie qu’il avait de plus en plus de mal à avoir des nouvelles de son ami :

"Quand il est parti de l'armée, on était encore un peu en contact, même si c'était difficile de rester en contact avec lui. C'est une supposition, mais il avait peut-être l'envie de couper les ponts avec l'armée, puis il est parti travailler ailleurs. Il m'avait envoyé un lien à l'époque pour le suivre sur Twitch. De temps en temps, je discutais avec lui sur l'application, c'étaient des banalités, on discutait."

Jean PormanoveCrédit photo : Kick / Jean Pormanove

Un ami de Jean Pormanove témoigne

L’ancien militaire assure que Jean Pormanove s’est fait de plus en plus rare après avoir rejoint sa bande sur Kick. En suivant ses lives, il avoue avoir tenté de comprendre ce qu’il se passait en coulisses auprès de son ami, tentant même de le convaincre que ça pourrait mal tourner :

"J'ai tenté de le contacter pour comprendre ce qu'il se passait et lui dire de ne plus traîner avec ce genre de mecs. J'ai réussi à l'avoir une fois, en décembre ou janvier dernier, sur Facebook. On avait fini par s'appeler quelques minutes, je m'inquiétais pour lui. Il m'a dit que tout se passait bien, que c'était sous contrôle. Le connaissant, c'était quelque chose d'enregistré, un message qu'on lui avait fait apprendre par cœur. Ce n'était pas naturel"

Comme de nombreuses personnes, Nicolas Frerot a été choqué par les vidéos de violences et d'humiliations qui ont précédé la mort de son ami.

"Quand on voit les 300 dernières heures qu'il a passées avec eux, en sachant que c'était quelqu'un qui était déjà assez fragile… Ils savaient très bien qu'il avait des problèmes cardiaques, de respiration, mais ils n'ont jamais arrêté de l'agresser. Il était en danger avec eux, il fallait qu'il sorte de là-dedans. J'ai fait ce que j'ai pu. Je ne comprends pas comment on peut faire des dons pour agresser quelqu'un de plus faible."

Jean PormanoveCrédit photo : Kick / Jean Pormanove

Pour Nicolas Frerot, ses acolytes sur Kick ont tenté de profiter de la gentillesse de Jean Pormanove qui n’était jamais violent. Choqués par les circonstances de son décès, le rappeur Drake et le streamer américain Adin Ross, collaborateurs de la platefprme Kick, ont annoncé qu'ils allaient payer les funérailles de l'influenceur français.

Jusqu’à présent, les influenceurs Safine et Naruto ont été entendus en tant que témoins, en audition libre. Le parquet de Nice a annoncé ouvrir "une enquête en recherche des causes de la mort", alors que l'autopsie s’est tenue ce jeudi matin. En décembre 2024, une enquête de Médiapart sur ces vidéos avait déjà conduit à la garde à vue des deux créateurs de contenus, sans suite judiciaire.

Source : France Info
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