Seine-Maritime : un éleveur sauve ses 2800 poules de l'abattoir et les fait adopter

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En Seine-Maritime, un éleveur ne peut se résoudre à envoyer ses 2800 poules pondeuses destinées à l’abattoir. Il décide donc de les vendre à des particuliers pour leur offrir une nouvelle vie.

Crédit Photo : LP/Laurent Derouet

Baptiste Stalin est originaire de Beauval-en-Caux, une commune située en Normandie. Passionné par le monde agricole depuis qu’il est « haut comme trois pommes » , le jeune éleveur âgé de 31 ans décide de monter son propre élevage de volaille.

Depuis 5 ans, il élève des poules pondeuses dans sa ferme. Très bien traitées, ses volailles produisent des œufs de qualité : 

« Lorsqu'un chef comme Gilles Tournadre, cuisinier rouennais doublement étoilé, nous dit que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu des œufs comme ça, forcément ça fait plaisir », assure Benoît, le père de Baptiste à nos confrères du Parisien.

Le jeune homme livre également ses œufs à quelques épiceries et supérettes locales, à des magasins et à certains producteurs de la région, tous très satisfaits de la qualité de ses produits.

Soucieux du bien-être de ses poules, Baptise choisit de développer une agriculture biologique dans sa ferme.

Crédit Photo : Moonborne / Shutterstock

Pendant sa première année d’exploitation, le jeune éleveur doit renouveler ses 2800 poules pondeuses et nettoyer ses installations. Pour ce faire, il fait appel à un abattoir local pour s'en séparer comme c'est l'usage dans sa profession.

Cette première expérience le marquera toute sa vie : « C'était la première fois que je voyais ça avec des poules entassées dans des cages sur un camion, certaines avec des pattes coincées dans les grilles. Et même si nous étions dans le respect des règles sanitaires, j'étais dégoûté. Toute l'année, on prend soin d'elles. Elles nous font vivre. Et là, on les traite de cette manière… Je me suis juré que c'était la dernière fois », confie le jeune homme.

L’année suivante, il décide de vendre ses poules, encore bien portantes, à des particuliers pour deux ou trois euros : « On m'a dit que j'étais fou, que ça allait être trop compliqué… Mais moi, j'aime les défis », affirme l’éleveur.

Et Baptise Stalin relève le défi haut la main. Le jeune homme reçoit jusqu’à 70 coups de fil par jour ! Quelque temps après, l’éleveur trouve une personne qui achète l’ensemble de ses volailles.

Les poules sont adoptées en 4 jours

Chaque année, il renouvelle l’expérience. Sans surprise, le succès est toujours au rendez-vous : « Fin mai, en quatre jours, toutes ont été réservées. Certains en prennent jusqu'à 100 et les redistribuent autour d'eux, jusqu'en région parisienne. J'ai même des gens sur liste d'attente. Tous ont l'impression de faire une bonne action », assure Baptise.

À travers son geste, le jeune homme souhaite offrir une seconde vie à ses poules : « J'aime la viande, ce n'est pas le problème. Mais faire des rillettes avec des poules qui peuvent encore donner des œufs et vivre plus longtemps, ça n'a pas de sens. »

Crédit Photo : PhotoSongserm / Shutterstock

Depuis ce lundi 15 juin, les premières poules quittent le nid familial à proportion de 250 par jour : « C'est beaucoup de logistique, mais ça vaut le coup », indique l’éleveur.

« Et puis, aujourd'hui en termes d'image, c'est valorisant de montrer que l'on respecte ses animaux. Je m'aperçois que j'ai beaucoup de retours positifs car de plus en plus les gens veulent des produits de qualité tout en sachant comment nous travaillons et comment nous traitons nos bêtes », conclut-il.

Source : Le Parisien

Au sujet de l'auteur : Jenna Barabinot

Depuis 1 an et demi, je m’efforce de produire des articles de qualité tout en gardant ma touche d’humour. Mon domaine de prédilection ? Les histoires d’animaux qui se terminent en happy end. Je suis d’ailleurs incollable sur les races des chiens. Les sujets de société me passionnent et me permettent de perfectionner ma plume. J’affectionne aussi la rubrique « entertainment » car elle m’offre une parenthèse pailletée.