Pourquoi les mails polluent-ils ?

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Beaucoup d’entre nous pensent n’avoir aucun impact sur l’environnement quand ils envoient un mail. Pourtant, en réalité, cette action à l’apparence anodine est aussi responsable de la pollution atmosphérique de la planète. À travers cet article, nous allons vous expliquer le lien entre ces deux thématiques a priori plutôt éloignées.

Crédit : NicoElNino / Shutterstock

Tout d’abord, il faut commencer par se rendre compte que chaque courriel traité consomme de l'électricité. Celle-ci, utilisée non seulement pour faire fonctionner l'ordinateur, le serveur et les routeurs, mais aussi pour fabriquer l'équipement, demande une production importante et régulière tout au long de l’année.

Pour la créer, des centrales électriques à combustibles fossiles brûlent des combustibles tels que le charbon, le pétrole ou encore le gaz. Inévitablement, par ce procédé industriel, elles émettent de grandes quantités de dioxyde de carbone qui sont rejetées dans l’air. En conséquence, cette activité, énorme à l’échelle mondiale au vu du nombre quotidien d’échange de mails, participe au changement climatique.

Aujourd'hui, avec la rapidité du réseau Internet mondial, un employé de bureau type envoie et reçoit environ 121 courriels par jour, ce qui, sur une année, crée autant de CO2 que de voler de Londres à Bruges ou de regarder près de 1000 films.

Les courriels sont pratiques, mais ils ont un coût. Une personne passe en moyenne 13 heures par semaine à lire et à traiter des courriels, ce qui représente un coût non seulement pour la planète, mais aussi pour l’efficience et la productivité au travail.

Le traitement des mails est l'activité professionnelle la plus chronophage, puisqu'elle occupe un tiers de nos heures de travail quotidiennes. De manière générale, plusieurs études ont constaté qu’un employé consultait sa boîte mail environ 15 fois par jour.

Il est fort probable que, comme des milliards de personnes sur Terre, vous ayez envoyé ou reçu au moins un mail aujourd'hui. Lorsque vous en écrivez, en envoyez ou en recevez, la dernière chose à laquelle vous pensez est l'empreinte carbone.

Cette ignorance est présente chez la plupart d’entre nous et c’est bien là que le bât blesse. En effet, l’éducation au carbone est une prise de conscience nécessaire du coût et de l'impact du dioxyde de carbone dans les activités quotidiennes, ainsi que la capacité et la motivation à réduire les émissions à l'échelle individuelle, communautaire et organisationnelle.

Il n'est donc pas surprenant qu'une fois l'alphabétisation carbone acquise, il devienne évident que tous les aspects de la vie ont une empreinte carbone, aussi petite ou apparemment insignifiante soit-elle. Et cela inclut l'e-mail que vous venez d'envoyer.

Vous vous demandez de combien est l’empreinte carbone moyenne des différents types de courriels ? Cela tombe bien, de nombreuses études ont permis de la définir avec précision. Et les résultats varient grandement selon plusieurs facteurs comme la quantité de texte ou le poids des pièces jointes.

Par exemple, un spam moyen équivaut à 0,3 g de CO2, un courriel standard est égal à 4 g CO2 et un mail avec des pièces jointes particulièrement lourdes peut atteindre jusqu’à 50 g deCO2. Ces informations sont tirées du livre « How Bad are Bananas ? The Carbon Footprint of Everything » rédigé en 2010 par Mike Berners-Lee, qui n’est autre que le frère de Tim Burners-Lee, l’inventeur du World Wide Web.

Crédit : Konstantin Savusia / Shutterstock

A priori, cela ne semble peut-être pas énorme, mais si l'on considère le nombre d'e-mails envoyés et reçus dans le monde chaque jour, il est facile de comprendre comment les échanges de courriels à l’échelle internationale peuvent rapidement devenir un vrai problème et avoir un impact très important sur l’environnement.

On estime qu'un employé de bureau moyen reçoit 121 e-mails par jour, dont la moitié sont des spams. La moitié restante est composée à part presque égales de courriels avec et sans pièces jointes et il faut noter que ceux avec pièces jointes en ont généralement plus d'une.

Au total, cela veut donc dire qu’une journée de courriels reçus équivaut à 1 652 g de CO2, et qu’une année de courriels reçus équivaut à 603 393 g de CO2, soit 0,6 tonne CO2.

Comment agir pour diminuer la pollution de ses mails ?

Compte tenu de l'ampleur énorme de cette pollution au niveau de la planète, il est tout de même encourageant de savoir que les solutions de technologies de l’information et de la communication (TIC) ont le potentiel de permettre une réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre allant jusqu'à 15,3% d'ici 2030.

Mais il est également possible pour chacun d’entre nous d’apporter sa pierre à l’édifice en tant qu'individu.

Pour cela, il existe plusieurs astuces comme réduire la taille des e-mails en diminuant la résolution et en compressant les images et éviter les éléments HTML de grande taille, nettoyer et entretenir régulièrement les listes de diffusion, supprimez tous les contacts qui se désabonnent et mettez immédiatement à jour les changements d'adresse électronique, vérifiez soigneusement vos e-mails avant de les envoyer pour vous assurer qu'ils contiennent toutes les informations nécessaires et correctes, et enfin, créez des liens vers des fichiers ou des informations en ligne plutôt que d'ajouter une pièce jointe.

Qu’en pensez-vous ?


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Au sujet de l'auteur : Albane P

Chez Demotivateur depuis 2014, j'aime mettre en avant des actualités insolites. J'apprécie particulièrement les thématiques autour de l'environnement et des animaux. La vulgarisation scientifique qui permet de rendre accessibles à tous des sujets complexes est un exercice que j'essaie d'appliquer au mieux dans mes articles.