La situation de la Grande Barrière de Corail est encore plus dramatique que ce que l'on imaginait, révèle une nouvelle étude

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On savait déjà que la barrière de corail allait très mal. Mauvaise nouvelle : c'était encore pire que ce que l'on imaginait ! Alors que le phénomène du blanchiment corallien, le fameux « cancer » qui ronge cette superstructure vivante de plus de 344 000 km² de superficie, inquiète de plus en plus les scientifiques, une nouvelle étude publiée dans la revue Nature a quantifié le nombre de coraux morts en 2016, au cours d'un pic de chaleur particulièrement meurtrier. 

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De l'avis de nombreux scientifiques, l'avenir de la Grande Barrière De Corail s'annonce de plus en plus sombre. Mais il se trouve que les estimations faites jusque-là par les chercheurs étaient encore bien en dessous de la réalité. Selon une nouvelle étude réalisée par une équipe de chercheurs australiens et étasuniens, environ 30 % des coraux de l'ensemble de la grande barrière seraient morts entre mars et novembre 2016. 

La Grande Barrière De Corail est le plus grand récif corallien du monde, et elle peut même être considérée comme le « plus grand être vivant du monde » (en réalité, c'est plutôt une immense colonie d'êtres vivants individuels, constituée de plusieurs milliards d'organismes minuscules , les polypes coralliens). Visible depuis la lune, elle compte plus de 2900 récifs et quelque 900 îles s'étirant au large de l'Australie, de Bundaberg à la pointe du Cap York, sur plus de 2600 kilomètres de long. 

Véritable merveille de la nature, la Grande Barrière a commencé à se former il y a plus de 18 millions d'années. Ce joyau de la planète Terre, absolument unique en son genre, est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981. Pourtant, il est sur le point d'être détruit, de l'avis des bons nombre de scientifiques.

Le mal qui les ronge, c'est le blanchissement corallien. Il s'agit d'un phénomène de dépérissement provoqué et aggravé par le réchauffement global des températures des océans, mais aussi par la hausse de l'acidité des eaux liée au développement des activités humaines, ou encore par la pollution plastique. Sous l'effet de ces facteurs, les coraux stressés expulsent et rejettent les algues microscopiques avec lesquelles ils ont normalement une relation symbiotique. Sans ces microalgues, les coraux dépérissent et se décolorent. La destruction des récifs provoquée par  la surpêche ou par le développement des activités touristiques constitue autant de facteurs aggravants supplémentaires.

Le dépérissement des coraux est d'autant plus dramatique que ces animaux sont des « espèces parapluies » — c’est-à-dire qu'ils constituent l'une des clés de voûte de leur écosystème et que de nombreuses autres espèces dépendent entièrement d'eux pour se nourrir, pour se protéger et pour survivre. La mort des coraux préfigure donc la destruction de tout un écosystème, et la désertification des fonds marins.


Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste