Une intervention, pour le moins douteuse, de policiers municipaux dans une école francilienne suscite la polémique. Précisions.
La police municipale de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) ignorerait-elle le fonctionnement des établissements scolaires ?
La question a de quoi surprendre, mais un événement troublant qui fait beaucoup parler dans cette ville de 78 000 habitants, mérite pourtant qu'on se la pose. Des policiers municipaux ont récemment ordonné de décrocher, de la façade d'une école, des banderoles réclamant plus d'AESH (accompagnants pour enfants en situation de handicap, n.d.l.r), pour un motif que l'on qualifiera d'étonnant.
Les agents ont en effet considéré que cet acronyme ressemblait trop à... Daesh, le nom de l'organisation terroriste, tristement célèbre.
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L'école déploie une banderole réclamant plus d'AESH, les policiers croient lire... Daesh
L'incident a eu lieu le vendredi 14 novembre, au sein de l’école Simone-Veil, rapportent nos confrères du Parisien.
Tout a commencé lorsque des parents d'élèves, scolarisés dans l'école, ont décidé de mener une action coup de poing afin de réclamer davantage d'accompagnants pour enfants en situation de handicap. Cette initiative a notamment donné lieu à l'édification de deux banderoles revendicatrices, sur lesquelles on pouvait lire « SOS AESH » et « L’école a besoin d’AESH ».
Accrochés sur l'un des murs de l'établissement scolaire, ces messages n'ont pas été du goût de trois policiers municipaux qui passaient par là. Estimant que ces banderoles, écrites « couleur sang » prêtaient à confusion, ces derniers les ont ainsi décrochées.
« On dirait que c’est écrit Daesh », ont alors expliqué les agents aux parents, qui sont tombés des nues.
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La mairie de Champigny a par ailleurs justifié cette intervention policière en soulignant l'absence d'autorisation préalable nécessaire lorsque l'on souhaite apposer un message sur un bâtiment municipal accueillant des enfants.
Une justification qui n'a pas convaincu le syndicat des instituteurs FSU-SNUipp 94, lequel dénonce une « intervention abusive » et une « insulte » envers les parents d'élèves.
Selon les syndicalistes, il manquerait « dix postes » d'AESH au sein de l'école Simone-Veil.
À l'approche des municipales, nul doute que cette polémique fera couler beaucoup d'encre.
