Dans une agence de centre-appels à La Croix-Saint-Ouen (Oise), un salarié de 23 ans, en CDI depuis quelques mois seulement, pensait faire une petite blague. Son nom : Loan Léton. Le motif : “les salaires retardés”, dixit les RH. Pour détendre l’atmosphère, il envoie via la messagerie professionnelle un GIF animé de Homer Simpson se cachant dans une haie, avec la légende : « Les RH les jours de paie ». Un geste léger, banal, mais tout va changer ensuite.
Réaction brutale de la hiérarchie
Quelques jours après ce post, Loan est convoqué à un entretien. Le 9 octobre il reçoit son courrier de licenciement pour “faute grave”. Motif : « comportement inapproprié en utilisant Microsoft Teams », rappelle l’employeur.
Pour lui, tout cela paraît disproportionné. Il explique : « Je voulais juste calmer le jeu alors qu’en fin de mois, à cause de ce retard, j’ai dû choisir entre mettre de l’essence ou remplir le frigo ».
Le soutien des collègues et le malaise au travail
Rapidement, l’affaire fait le tour. Des collègues se mobilisent devant les locaux. La délégation CGT parle d’un licenciement “injuste” et qualifie l’ambiance de “toxique” dans l’entreprise, où le turnover atteindrait 65 %.
Le jeune salarié affirme également qu’il avait commencé à s’engager auprès des représentants du personnel. Certains y voient la vraie raison de cette mise à l’écart.
Ce que cette histoire dit de notre rapport au travail et à la dérision
Au-delà du simple licenciement, cette histoire pose une vraie question : jusqu’où peut aller la dérision dans un espace professionnel contrôlé ? Un GIF envoyé pour plaisanter ne devrait-il pas rester dans le registre de l’anecdote ?
Mais dans un environnement aux tensions fortes, où les salariés se sentent déjà fragilisés, ce type de geste peut basculer. La hiérarchie choisit de répondre par un signal fort. Pour certains, c’est “une atteinte à la liberté d’expression”.
En fin de compte, l’affaire rappelle que les codes du travail changent, les espaces professionnels se digitalisent, et que les frontières entre humour et faute ne sont plus aussi nettes. Un simple GIF, deux mots, et voilà qu’une carrière est stoppée.
