Gérald Darmanin a décidé d'annuler la sortie de prison d'un détenu, qui avait été autorisé à faire... du surf.
Faut-il interdire toutes les activités ludiques aux détenus ?
Ce sempiternel débat, qui ne cesse d'agiter la sphère politico-médiatique depuis des années, revient aujourd'hui sur le tapis suite à une énième polémique, qui a secoué un centre pénitentiaire d'Ille-et-Vilaine. Cet établissement, situé à Rennes, a prescrit une sortie de prison d'une semaine à un détenu, souffrant de troubles psychologiques, afin que ce dernier puisse faire du... « surf thérapeutique » à Saint-Malo.
Loin de faite l'unanimité, cette initiative, pour le moins étonnante, a provoqué l'ire du personnel mais aussi du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui a finalement annulé cette sortie.
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Un détenu autorisé à sortir de prison pendant une semaine pour... faire du surf
Rendue publique la semaine dernière, cette activité, qui avait été prescrite, au préalable, par le service médico-psychologique de la prison de Rennes-Vezin, a fait bondir certains politiques, à commencer par le député RN Thomas Ménagé. Cet élu du Loiret a en effet interpellé le Garde des Sceaux ce vendredi 1er août sur le réseau social X, lui demandant implicitement des comptes.
« 40 % des Français renoncent à partir en vacances, mais les détenus du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin vont avoir droit à une semaine de 'surf thérapeutique' à Saint-Malo. Tout va bien, Gérald Darmanin ? » (Thomas Ménagé)
40% des Français renoncent à partir en vacances, mais les détenus du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin vont avoir droit à une semaine de « surf thérapeutique » à Saint-Malo.
— Thomas Ménagé (@Thomas_Mng) August 1, 2025
Tout va bien, @GDarmanin ? pic.twitter.com/k7IdWrNDez
Dans la foulée, Gérald Darmanin « a demandé l’annulation immédiate de cette activité qui devait avoir lieu à la rentrée conformément à la doctrine qu’il a instaurée à son arrivée », a précisé le ministère auprès de nos confrères du HuffPost.
Bien avant cette intervention du ministre, le personnel de la prison de Rennes-Vezin avait crié au scandale, le 31 juillet dernier, par la voix du secrétaire local du syndicat UFAP-UNSa Justice, Éric toxé, qui avait qualifié cette activité d'« ineptie ».
« C'est insultant pour le personnel parce que c'est une provocation, pour les victimes car la prison ce n'est pas ça pour eux (...) c'est insultant pour les Français car on leur demande de se serrer la ceinture (...) Jusqu'à présent, ça se saurait si faire du surf permettait à des détenus qui présentent des troubles psychologiques d'être soignés », a par ailleurs déploré l'intéressé sur les ondes de RMC.
Pour rappel, Gérald Darmanin avait demandé l'arrêt de toute activité à caractère ludique en prison, au mois de février dernier, mais sa requête a été annulée par le Conseil d'État. En revanche, l'interdiction des activités, dites « provocantes » - c'est-a-dire de nature à porter atteinte au respect dû aux victimes - reste légale.