Malgré un salaire de 92 000 € par an, elle quitte son job car ses patrons ne veulent plus qu'elle télétravaille

En désaccord avec sa direction qui refuse de la laisser télétravailler, une employée américaine a pris une décision radicale qui en dit long sur l'évolution des mentalités liées aux conditions de travail.

Malgré sa démocratisation, accélérée par la crise sanitaire et la pandémie de Covid-19 qui ont secoué la planète en 2020, le télétravail ne fait pas toujours l'unanimité au sein des entreprises.

De nombreux patrons voient encore d'un mauvais œil cette pratique et rechignent à laisser leurs salariés travailler à domicile. Et pour certains, l'obligation de retourner sur site après plusieurs mois et même quelques années de travail à la maison est difficile à accepter.

Il faut dire que la pilule est dure à avaler lorsque l'on a pris l'habitude d'articuler notre vie personnelle autour du télétravail.

Ces divergences entre patrons et employés au sujet de cette pratique peuvent parfois conduire à des tensions, voire à une rupture totale entre les deux parties. Et lorsque le dialogue est rompu, certains prennent carrément la porte.

C'est notamment le cas d'une employée américaine qui a récemment préféré démissionner et renoncer à un salaire confortable, car ses supérieurs refusaient qu'elle travaille depuis chez elle.

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En dépit d'un salaire confortable, elle quitte son emploi car elle ne peut plus télétravailler

Son histoire, dans laquelle certains se reconnaîtront peut-être, est racontée par nos confrères américains de Business Insider.

Felicia, une cadre administrative de 53 ans qui réside dans l'Arizona, a donc fait le choix de quitter son job plutôt que de revenir au bureau comme l'exigeaient ses supérieurs.

« Je sais comment faire mon travail. Je n'ai pas besoin d'être dans un bureau pour faire mon travail (...) Je savais juste que je ne voulais pas revenir à ce que j'avais ressenti auparavant », déclare-t-elle pour justifier ce départ.

Pendant 1 an et demi, la politique de son entreprise était d'accorder 3 jours de télétravail pour seulement 2 jours sur site par semaine. Un rythme qui convenait parfaitement à Felicia.

« Je me suis aperçue que j'accomplissais beaucoup plus de travail lorsque je travaillais les jours hybrides », raconte-t-elle ainsi, insistant sur la grande différence avec l'époque où elle travaillait constamment au bureau. Selon elle, il y avait en effet beaucoup trop de « distractions et d’interruptions », lorsqu'elle se rendait sur site, à tel point qu'elle prenait très souvent du retard. « Je rentrais chez moi et je travaillais quatre heures parce que je n'arrivais pas à faire mon travail au bureau », précise-t-elle.

Alors quand sa direction a exigé un retour total de ses salariés, Felicia s'est exécutée mais à contrecœur. Très vite, elle s'est aperçue qu'elle ne supportait plus de travailler tout le temps au bureau.

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Un matin, alors qu'elle était bloquée dans les embouteillages dans sa voiture, elle a finalement pris la décision qui s'imposait.

« J'étais assise là et je me disais, "oh mon Dieu", parce que j'avais une réunion à faire et que j'étais coincée (...) Je me suis demandé pourquoi je m'infligeais ça alors que ce n'était même pas nécessaire », raconte la quinquagénaire.

Elle a donc démissionné, renonçant ainsi à ses émoluments mirobolants

« J'en suis arrivée à un point où cela ne me convenait plus (...) j'ai quitté un job avec un salaire de plus de 100 000 dollars (92 000 euros environ) par an », précise Félicia.

Elle cherche désormais un nouvel emploi où elle pourra télétravailler la majorité du temps afin, dit-elle, « de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée ».

L'histoire de cette employée américaine traduit le malaise qui existe parfois au sein des entreprises peu convaincues par l'efficacité du travail à domicile. Cette frilosité, qui découle surtout d'idées reçues sur l'oisiveté supposée des travailleurs, peut dériver sur ce que l'on appelle « la paranoïa de productivité ».

La société Microsoft a publié une étude à ce sujet en septembre 2022. Celle-ci révélait notamment que 87% des salariés se sentaient plus productifs chez eux alors que dans le même temps, 85% des patrons affirmaient avoir du mal à faire confiance à leurs employés en télétravail.

Un réel décalage qui conduirait à cette fameuse « paranoïa de la productivité ». Selon le président de Microsoft Satya Nadella - à qui l'on doit cette expression -, les dirigeants et autres managers paranoïaques quant à l'activité de leurs salariés passent en effet davantage de temps à développer des outils pour surveiller leurs équipes à distance, sans jamais se concentrer sur la productivité de ces dernières. Des tentatives de contrôle qui seraient totalement contre-productives selon l'étude précédemment citée.

Pour rappel en France, 36 % des salariés (qui peuvent le faire) pratiquaient régulièrement le télétravail en 2022, alors qu’ils n’étaient que 25 % en 2017. Ce chiffre a même dépassé les 40 % durant la pandémie, pour les raisons que l’on sait.


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Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.
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