Lorsqu’on s’installe dans une voiture, qu’on ne conduit pas, il reste théoriquement quatre places à occuper. Et celle que personne n’occupe, sauf en cas de pleine capacité, serait la plus sécurisée selon une étude scientifique.
Chaque jour, des millions de personnes montent en voiture sans jamais se poser cette question pourtant cruciale : où devrais-je m’asseoir pour maximiser mes chances de survie en cas d’accident ? En même temps, qui pense au risque de mort dans chaque situation de la vie, que ce soit en voiture, à la course à pied, ou même à la marelle ?
La plupart choisissent leur place par confort, par habitude ou par courtoisie. Quand vous n’êtes pas le conducteur, mais que vous êtes seul à l'accompagner, vous allez forcément vous installer sur le siège passager avant, malgré le fait que ce siège soit communément appelé “la place du mort”. Ou alors, autant l’appeler “la place du suicidaire”.
En revanche, lorsque vous êtes plus de deux, le réflexe s’oriente vers les sièges arrière, à droite ou à gauche, alors que celle du centre est celle de l’inconfort, pris en sandwich entre deux personnes.
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Pourtant, les données scientifiques sont formelles : cette place que presque personne n’occupe spontanément, pourrait pourtant faire la différence entre la vie et la mort.
Lucas Waldenback, cofondateur de Zutobi, une plateforme de formation à la conduite axée sur la réduction des risques, a récemment rappelé au magazine Reader’s Digest une vérité souvent ignorée : le siège central arrière représente la place la plus sûre pour la majorité des passagers.
Les données d’une étude menée en 2008 sont sans équivoque. Les personnes assises à cette place bénéficient d’environ 46% de chances de survie supplémentaires en cas d’accident mortel comparativement aux passagers avant. Même en ne considérant que les trois places arrière, le siège central conserve un avantage de 13% sur les sièges latéraux.
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Une question de géometrie
Cette différence spectaculaire s’explique par un principe d’ingénierie fondamental : les zones de déformation. Ces parties du véhicule sont spécifiquement conçues pour s’écraser lors d’une collision, non par obsolescence programmée, mais pour concentrer l’énergie de l’impact à des endroits précis et éloigner cette force destructrice de l’habitacle.
Le siège central arrière bénéficie d’une position géométrique unique : il se trouve au point le plus éloigné de toutes ces zones de déformation. Qu’il s’agisse d’une collision frontale, arrière ou latérale, cette place reste systématiquement la plus éloignée de la zone soumise à la plus grande force d’impact. Résultat : un taux de blessures graves constamment inférieur aux autres emplacements.
Cet avantage considérable s’accompagne toutefois d’une condition impérative : l’utilisation correcte de tous les dispositifs de sécurité. Une étude de 2022 révèle un paradoxe troublant concernant les passagers non attachés. Ceux assis à l’arrière sans ceinture présentent en réalité des taux d’hospitalisation, de blessures graves et de mortalité supérieurs à ceux des passagers avant.
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L’explication tient à un comportement problématique : les personnes assises à l’arrière sont environ cinq fois plus susceptibles de négliger leur ceinture de sécurité. Cette négligence annule complètement l’avantage structurel du siège central arrière et transforme un sanctuaire statistique en piège mortel.
La conclusion de Lucas Waldenback résume parfaitement la philosophie de la sécurité routière moderne : il n’existe pas de siège parfaitement sûr, seulement des habitudes plus sûres. Chaque trajet, qu’il s’agisse d’aller chercher le pain à deux kilomètres ou de traverser le pays, mérite la même attention et la même préparation rigoureuse.
La conduite sûre repose sur la vigilance et la constance, jamais sur la chance. Connaître la place la plus sûre constitue un premier pas. L’occuper systématiquement tout en respectant scrupuleusement les dispositifs de sécurité, voilà ce qui transforme une statistique en protection réelle.
