Un trentenaire était jugé hier pour avoir tenté d'égorger son épouse, sous l'effet de stupéfiants.
C'est une affaire à la fois complexe et terrifiante qui était jugée cette semaine, dans le Gers.
Un homme comparaissait devant le tribunal d'Auch pour avoir tenté d'égorger sa compagne, au cours d'une « nuit d'horreur », digne d'un film d'épouvante. Inconnu des services de police et n'ayant aucun antécédent de violence, le prévenu, âgé d'une trentaine d'années, était sous l'emprise du cannabis lorsqu'il a commis cet acte incompréhensible.
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Pris d'une bouffée délirante, il tente d'égorger sa compagne
Les faits ont eu lieu dans le petit village de Galiax et remontent au 20 janvier dernier. Ce jour-là, dans la soirée, la gendarmerie locale est appelée en urgence par une femme paniquée qui affirme que son compagnon est devenu fou. Il s'en serait pris à elle avant de se blesser à la tête.
Ni une, ni deux, les gendarmes se rendent alors au domicile du couple, où se trouvent déjà les pompiers qui prodiguent les premiers soins au suspect. En sang mais conscient, ce dernier hurle et supplie les secours de lui enlever « ce qu'il a dans la tête ». À ses pieds, les gendarmes retrouvent une perceuse ensanglantée, avec laquelle la victime a manifestement tenté de s'ouvrir le crâne.
En fouillant la maison, les militaires ne trouvent aucune trace de sa compagne, qui les avaient prévenus. Finalement, après quelques vérifications, ils retrouvent cette dernière, réfugiée chez son père, non loin de là. Choquée, mais indemne, la jeune femme, bouleversée, se livre peu à peu aux forces de l'ordre et ce qu'elle va leur raconter dépasse l'entendement.
Son compagnon, avec lequel elle vit depuis 10 ans, a manifestement été victime d'une crise délirante, accompagnée d'hallucinations. Consommateur régulier de cannabis - ce qui est d'ailleurs la cause de nombreuses disputes au sein du couple -, ce dernier avait déjà eu une alerte trois jours auparavant en convulsant, après avoir pris de la drogue. Sa compagne avait d'ailleurs appelé un médecin mais tout était rentré dans l'ordre.
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Or, dans la nuit du 20 au 21 janvier, l'individu fume de nouveau du cannabis, mais cette fois avec un inhalateur. Une technique connue pour décupler les effets de la drogue. C'est à cet instant précis que les choses vont basculer. Pris de pulsions délirantes comme s'il était possédé, l'homme sort alors de son logement aux alentours de 2h30 du matin et se met à hurler, réveillant ainsi sa compagne, qui dort à l'étage. « C’étaient des cris de terreur, il était terrifié, les yeux exorbités », se souvient la jeune femme, selon des propos rapportés par nos confrères de La Dépêche.
Dans un état second, il se saisit d'un couteau, se coupe les veines puis tente de s'égorger, sous les yeux horrifiés de sa compagne qui se retranche alors dans les toilettes. Craignant pour sa vie, elle tente ensuite de fuir le logement, mais retrouve son compagnon, le corps ensanglanté, allongé au sol, une plaie au niveau du cou. Paniquée, elle garde tout de même son sang-froid et tente de stopper l'hémorragie tout en appelant les secours. Mais alors qu'elle parvient à réguler le saignement de la plaie, son compagnon se redresse soudainement, se saisit de nouveau du couteau puis tente de l'égorger. La jeune femme parvient à l'éviter, mais les tendons de cinq de ses doigts sont sectionnés sur le coup. Blessée et apeurée, elle parvient tout de même à trouver la force de s'enfuir. Dans le même temps, son compagnon, seul et toujours en crise, attrape une perceuse et tente de s'ouvrir le crâne.
Gisant au sol, grièvement blessé, il sera finalement sauvé par les pompiers.
Transporté d'urgence à l'hôpital, l'homme passera 10 jours en réanimation avant d'être interné plusieurs mois dans un établissement psychiatrique. Hospitalisée à son tour, sa compagne suivra, elle, de longues semaines de rééducation qui lui permettront notamment de retrouver l'usage de ses doigts.
Jugé ce jeudi 15 mai à Auch, l'accusé, animateur périscolaire de profession, a simplement affirmé avoir été possédé. Il a par ailleurs assuré à la cour avoir arrêté la drogue.
Reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés, il a néanmoins été déclaré irresponsable pénalement, suite à une expertise psychiatrique.