Épuisées par la charge mentale, de nombreuses mamans partent en vacances seules, sans mari ni enfants

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Confrontées quotidiennement à leur rôle de mère et d’épouse, de plus en plus mamans prennent la décision de s’accorder des vacances en solitaire pour se recentrer sur leur bien-être personnel.

S’il y a un moment de l’année que l’on attend plus que tout, c’est celui où vous partez en vacances afin de décrocher de votre train-train quotidien. Cependant, lorsqu’on est parents, les vacances ne riment pas forcément avec la douce vie ou le farniente.

Parce qu’être parent est un travail à plein temps, même pendant les vacances. Vous les organisez en fonction de ce qui sera le mieux pour votre enfant. Pas de road trip sauvage sur des routes exotiques ! Non, il faut plutôt opter pour des endroits familiaux où il y a tout le nécessaire en termes de confort, mais aussi de sécurité. A contrario, il existe même des lieux de vacances réservés aux adultes, pour celles et ceux qui ne veulent pas être importunés par les enfants d'autrui.

Penser à son enfant avant soi est naturel chez les parents, c’est un choix de vie qu’il faut assumer mais c’est aussi une charge mentale. Le travail domestique et le travail parental ne disparaissent pas pendant les vacances. Car ce qui vaut pour la parentalité vaut aussi pour la vie de couple, où partager constamment la vie de quelqu’un peut brider quelques envies.

Le “momcation”, un phénomène tendance à travers le monde

Selon une étude IFOP publiée en juillet 2022, 66% des Françaises ont affirmé en avoir fait plus que leur conjoint dans l’organisation des voyages et des vacances. 54% d’entre elles continuent de préparer les repas en vacances et 53% assument le ménage et l’entretien du lieu de vacances.

En tant que mère et femme de la maison, les mamans en couple ou célibataires ne cracheraient pas sur une période de répit total. C’est totalement naturel de ressentir le besoin de s’octroyer des moments pour soi car personne n’est surhumain.

Crédit photo : iStock

Ainsi, elles sont de plus en plus nombreuses à opter pour des vacances sans conjoint, ni enfants. Certaines partent en solo quand d’autres partent entre elles. Aux États-Unis, il y a même un nom pour cela : le “momcation” ! Il s’agit de la contraction entre les mots “mom”, qui signifie “maman”, et le mot “vacation” qui signifie “vacances”.

En 2021, sur Instagram, plus de 67 000 publications comportaient le fameux hashtag #momcation, signe que le phénomène commençait déjà à attirer de plus en plus d’adeptes. Un phénomène qui a même amené la création de tours opérateurs d’un nouveau genre, organisant des voyages 100% féminins

En France, il existe plusieurs sites comme “Copines de voyage” et “Another Trip” qui planifient des séjours thématiques exclusivement pour les femmes. Le site La Voyageuse, aussi appelé NomadSister, est une plateforme dédiée aux femmes souhaitant voyager en solo.

Au programme de ces voyages, les activités sont multiples et vous pouvez osciller entre un rythme totalement à la cool, dans une retraite yoga, ou des séjours plus sportifs. L’idée est simple : s’alléger l’esprit et recharger les batteries.

Pourquoi les mamans ont-elles besoin de partir en vacances sans enfant ni conjoint ?

Un besoin vital qui s’est surtout accentué après la crise du Covid-19 durant lesquels la charge mentale des femmes s’est considérablement alourdie. Qu’elle soit maman célibataire ou mère en couple, la mère, dans toute son entité, accumule tellement de charge mentale qu’il arrive un moment où elle ressent le besoin de profiter de la vie en tant que femme, en tant qu’être cherchant l’équilibre.

Témoignant dans un article de Marie Claire, Julie, mère de 3 garçons à l’âge de 38 ans et récemment divorcée, a découvert le bonheur de se retrouver seule en vacances : “On est tellement happées par la vie, le monde professionnel, que le voyage permet de se déconnecter et de penser à rien, enfin juste à soi. (...) Il fallait que j’existe par moi-même”.

Même son de cloche chez Charlotte, 43 ans, en couple et mère de deux enfants : “Tout part d’une volonté de réalignement, une quête de sens. Se dire qu’on a qu’une vie, qu’on doit vivre pour soi”.

Une chose est sûre, le “momcation” n’est pas près de cesser de grandir à travers le monde et pourrait même bientôt devenir une norme.


Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef