En remportant une récompense pour sa photo montrant la détresse d’une tigresse maltraitée, la photographe Amy Jones dénonce l’horreur des fermes de tigres.
Son nom ne vous dit peut-être rien, mais Salamas, une tigresse d’Indochine, a vécu l’enfer pour satisfaire un business inhumain.
Un jour, sa route a croisé celle d’Amy Jones, une photographe britannique. Une rencontre bouleversante qui s’est soldée par un cliché poignant.
Intitulée «Breeding Machine (Machine à reproduire, en français), cette image montre la détresse de l’animal détenu en captivité. Comme vous pouvez le voir, le félin n’a que la peau sur les os. Celui-ci baisse la tête, comme si il avait accepté son triste sort.
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« Voici une photographie d’une tigresse âgée appelée Salamas, qui a été enfermée dans cet enclos en béton pendant 20 ans. Vingt ans. Deux décennies, oui, dans cet enclos », explique Amy Jones.
Avant d’ajouter :
« Quand on voit sa tête comme ça, c’est… tellement émouvant pour moi. On dirait la résignation, comme si elle n’en pouvait plus ».
Comme le rapporte Paris Match, cette photographie a remporté le Grand Prix international MontPhoto 2025. Une récompense importante qui met en lumière le trafic d’espèces sauvages.
La ferme de l’horreur
Salamas a passé vingt ans enfermée dans une cage dans une ferme d’élevage de tigres, située en Thaïlande.
Selon plusieurs associations, 1700 fauves seraient encore détenus dans ces établissements. Un nombre qui fait froid dans le dos, alors que la population de tigres à l’état sauvage dans le pays s’élève à environ 223 individus.
Véritables fléaux, ces centres exploitent les félins pour leur peau, leurs dents ou encore leurs griffes. Les femelles enchaînent les mises bas, tandis que les petits sont arrachés à leurs mères pour être vendus.
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Un message d’espoir
De son côté, Salamas a connu une parenthèse de bonheur après avoir été secourue par l’ONG Wildlife Friends Foundation Thailand (WFFT). Elle a ensuite été transférée en janvier 2024 dans un sanctuaire.
« Malgré son état, elle a survécu au trajet de 12 heures entre la ferme et son nouvel habitat, un sanctuaire. Elle a alors senti le soleil sur sa fourrure pour la première fois, et l’herbe sous ses pattes », détaille la photographe.
Malheureusement, la rescapée est décédé neuf mois plus tard des suites d’un cancer.
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« Elle a connu neuf mois de liberté dans le sanctuaire. Et… oui, un message qui montre que le changement est possible, qu’il y a de l’espoir si les gens font des efforts et essaient de changer », confie Amy Jones.
À travers sa photographie, cette dernière donne une voix à ces animaux utilisés à des fins commerciales.