À partir de fin 2022, les poussins mâles ne seront plus broyés en France

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C’est officiel : le broyage des poussins mâles est désormais interdit en France. Les exploitations ont jusqu’à la fin de l’année pour trouver des méthodes alternatives au broyage.

La France est le premier pays producteur d’œufs en Europe. On estime que chaque année, environ 300 millions de poussins mâles sont tués dans l’Union Européenne, dont 50 millions en France. La raison ? Les mâles ne peuvent pas pondre d’œufs, et sont jugés inutiles dans la filière des poules pondeuses.

Dimanche 6 février, un décret a été publié dans le Journal officiel, interdisant officiellement le broyage des poussins mâles en France. En 2019, l’ancien ministre de l’Agriculture Didier Guillaume avait promis l’arrêt de cette pratique à la fin de l’année 2021, mais cette décision a été repoussée à 2022.

Crédit photo : Polawat Klinkulabhirun / Shutterstock

L'arrêt du broyage des poussins fin 2022

Pour qu’elles aient le temps de modifier leurs pratiques, les exploitations bénéficient d’un délai d’adaptation jusqu’à la fin de l’année. Si les couvoirs continuent de broyer des poussins en 2023, ils risqueront une amende.

En alternative au broyage, le décret propose la mise en place de machines d’ovosexage dans les couvoirs. Ces machines permettent de déterminer le sexe de l’embryon dans l’œuf, et donc de supprimer les mâles avant leur naissance. Pour aider les entreprises à s’équiper de ces nouvelles machines, l’État va débloquer 15 millions d’euros afin de subventionner une partie des investissements.

« Les exploitants justifient du respect de la mise en œuvre de l’interdiction (…) par la mise en place de matériels permettant de déterminer le sexe de l’embryon au plus tard le quinzième jour d’incubation, ou par tout autre moyen apportant des garanties équivalentes », peut-on lire dans le décret.

Crédit photo : Fotikphoto / Shutterstock

Au 1er mars, les couvoirs devront justifier qu’ils ont bien commandé des machines d’ovosexage et que les travaux pour les installer ont débuté. Ces machines devront être fonctionnelles le 31 décembre 2022 au plus tard. Une fois ce délai passé, les exploitations qui continuent le broyage des poussins risqueront une amende.

Une hausse du prix des œufs ? 

Cette décision, demandée depuis des années par les associations de défense des animaux, inquiète les filières de poules pondeuses. En raison du coût des machines d’ovosexage, cette interdiction pourrait avoir une répercussion économique. En effet, les futures poules pondeuses pourraient être vendues beaucoup plus chères aux éleveurs, qui pourraient également augmenter le prix des œufs : jusqu’à 2 à 4 centimes supplémentaires pour six œufs.

« C’est allé un peu plus vite que ce qu’on souhaitait. Comme ce sont des technologies nouvelles, il y a des mises au point à faire sur ces installations. Les entreprises vont faire le maximum. J’espère qu’il y aura une compréhension de la part des pouvoirs publics si les délais ne sont pas tenus », a déclaré Philippe Juven, président de l’interprofession de l’œuf (CNPO).

Source : Ouest France

Au sujet de l'auteur : Lisa Guinot

Arrivée tout droit de l’université, Lisa a fait ses premiers pas dans la rédaction web à Demotivateur. Armée de ses mots, elle aspire avant tout à partager des informations pour sensibiliser aux sujets qui lui tiennent à cœur, comme les enjeux environnementaux et la cause animale. En plus de son goût pour la musique, la gastronomie et le cinéma, Lisa a un petit plaisir caché pour l’astrologie.