Alors que certains parlent d'interdire les animaux dans les cirques, ce patron de cirque a déjà totalement renoncé a sa ménagerie, remplaçant tous ses animaux par... des marionnettes

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Le débat sur la présence d'animaux dans les cirques, parfois issus d'espèces sauvages comme les lions ou les tigres, suscite un certain débat. Au cours des derniers mois, quelques pays ont même décidé de légiférer à ce propos et de carrément opter pour bannir, purement et simplement, les cirques employant des animaux ! D'abord, les États-Unis ont interdit les spectacles d'animaux dans les cirques, puis il y a un mois, ça a été au tour de l'Italie de lui emboîter le pas, suivie quasi immédiatement de l'Écosse. Enfin, dernièrement, c'est la ville de Rennes qui a pris position contre l'exploitation des animaux sauvages dans les cirques.

Avec le tragique accident qui a conduit à l'abattage d'un tigre dans les rues de Paris, fin novembre dernier, certaines associations et militants pour la cause animale font entendre leurs voix de manière de plus en plus pressante et insistante.

Crédit photo :Cirque Phénix

Au total, 13 pays européens qui ont interdit les numéros avec animaux, 47 dans le monde... Mais, si en France il n'existe pas de loi à l'échelle nationale interdisant les cirques à animaux, ou même limitant l'emploi de certaines espèces, certains établissements circassiens ont d'ores et déjà décidé de prendre une longueur d'avance et de mettre en place eux-mêmes des mesures au sien de leur troupe. Ainsi, le Cirque Phénix est le premier en France à avoir pris la décision de totalement renoncer aux spectacles avec animaux ! Et pour ce faire, Alain Pacherie, le patron du cirque, 72 ans, n'a pas attendu que le sujet soit au cœur des débats : déjà à l'hiver 2002, il a pris l'engagement de remplacer tous ses animaux... par des marionnettes.

Au Parisien, Alain Pacherie explique que le déclic lui est venu en observant un ourson qui, dans le cadre d'un numéro de cosaques russes, devait passer sous un cheval au galop. Le numéro était à chaque fois un succès : auprès du public, ça ne manquait jamais de susciter des réactions enthousiastes... et pourtant, à force de regarder le bébé animal, le patron du cirque s'est senti de plus en plus gêné, de plus en plus mal à l'aise.

Alors, c'est décidé : il n'y aura plus jamais d'animaux dans son cirque. Finies les cages, finis les chiens, chats, chevaux, tigres, chimpanzés, otaries… et même les 8 crocodiles qui peuplent la ménagerie ! À la place, des acrobates et des marionnettes prendront la place laissée vacante.

Mais un cirque dont les animaux sont faits de tissu, ce n'est plus vraiment la même chose, non ? Eh bien oui... et non, répond l'intéressé :  « Pour les parents, emmener les gamins voir les fauves, c'est un souvenir et une saveur d'enfance. Il faut former le public. J'ai mis un peu de temps à trouver mon nouveau modèle, y compris commercial, admet Alain Pacherie. Ma plus grande joie, comme hier, c'est ces gamins du centre aéré qui, à l'entrée, demandent s'il y aura des animaux, ont l'air un peu déçus, et qui vous disent à la fin que le spectacle était méga top. » Il faut dire que les animaux et les effets spéciaux sont si bien réalisés, que le côté factice des animaux passe très vite au second plan.

Et puis, les marionnettes de carnaval, créées à partir de matériaux de récupération par des artisans tanzaniens, paradent au milieu de jongleurs et d'acrobates si talentueux que l'on oublie bien vite que les animaux ne sont pas réels. Et en prime, les enfants peuvent les toucher, les câliner, les embrasser. Chose qu'ils ne pourraient sans doute pas faire, avouons-le, avec un véritable tigre en chair en en os...

Source : Le Parisien

Au sujet de l'auteur : Nathan Weber

Journaliste