Des trottinettes jetées au fond de l'eau, l'inquiétant et stupide jeu auquel se livrent de jeunes Marseillais

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Des trottinettes jetées au fond de l’eau, tel est le jeu auquel se livrent un certain nombre de jeunes pour le moins inconscients, dans la ville de Marseille. Focus.

Depuis qu’elles ont inondé nos rues avec l’arrivée de nouveaux opérateurs dans les grandes villes, les trottinettes électriques en libre-service – sans remettre en cause leur côté pratique – posent un certain nombre de problèmes sur les routes, en raison de l’augmentation des incivilités chez les usagers.

Alors que la gestion de ce trafic d’un nouveau genre demeure un véritable casse-tête pour les municipalités, il se pourrait bien que ces engins motorisés deviennent vite un fardeau susceptible de… polluer les eaux. 

Crédit photo : Rachid Jalayanadeja / Shutterstock

« C’est désolant parce que ce sont des batteries au lithium qui explosent sous l’eau »

Et pour bien comprendre, cap sur Marseille (Bouches-du-Rhône) où depuis quelques semaines, un bien curieux manège inquiète les défenseurs de la nature.

Les abords de la Corniche - célèbre artère de la cité phocéenne qui longe la mer Méditerranée -, sont ainsi devenues un véritable cimetière de trottinettes ces derniers temps.

C’est un jeune plongeur marseillais qui en a fait l’amer constat il y a quelques jours, après en avoir repêché une trentaine.

Et pour l’intéressé qui ne décolère pas, il ne faut pas chercher bien loin les coupables. Ce dernier prétend en effet que ces trottinettes se retrouvent au fond de l’eau parce que des jeunes les jettent à la mer pour... s’amuser.

« C’est un problème assez récurrent, parce que tous les deux jours, les jeunes les prennent et s’amusent à les jeter dans l’eau », affirme-t-il à nos confrères de France Bleu Provence.

Au-delà du fait que de tels agissement sont répréhensibles, ils représentent également un risque pour la qualité de l’eau.

« C’est désolant de voir ça, parce qu’en plus ce sont des batteries au lithium qui explosent sous l’eau, avec tous les problèmes que ça engendre, sur les poissons, les baigneurs », explique-t-il ainsi. « Moi, je vis là, je vois ça, je ne peux pas laisser ça », déplore-t-il encore.

Les jeunes trouvent ça « super cool »

Ce n’est pourtant pas faute, pour lui, d’avoir sollicité les différentes sociétés afin qu’elles récupèrent elles-mêmes leurs engins au fond de l’eau. Mais ces dernières affirment qu’elles n’en ont « pas les moyens ».

Manque de volonté ou marge de manœuvre réduite ? Toujours est-il que ces dégradations s'avèrent regrettables, d’autant que cette tendance semble, hélas, faire des émules.

Pour tenter d’y remédier, certaines sociétés ont décidé de ne plus autoriser le verrouillage des trottinettes en bord de mer, mais cette mesure suffira-t-elle ?

De son côté, l’entreprise Lime a mis en place une équipe de médiateurs afin de traquer les incivilités sur le terrain et éviter ainsi d’en arriver à de telles extrémités.

Mais ces derniers ne se font guère d’illusions, ayant eux-mêmes constaté que les fautifs, parfois très jeunes, prenaient un malin plaisir à se débarrasser des appareils en les jetant à l’eau, par pur plaisir.

« Ils ont entre 8 ou 10 ans, les plus grands vont avoir 14 ans, et c’est vrai qu’on s’est rendu compte que depuis quelques temps, le jeu était de prendre des trottinettes et de les jeter à la mer », parce que « pour reprendre leurs termes, c’est super cool », déplore ainsi un responsable.

Pour rappel, la marque Lime est implantée à Marseille depuis le mois de janvier 2019 et son nombre d’utilisateurs devrait très prochainement dépasser la barre du million.

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Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.