L'actrice Olivia de Havilland s'est éteinte à 104 ans, emportée par le vent

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L’actrice Olivia de Havilland est morte !

Depuis le décès de Kirk Douglas, elle était la dernière représentante d’une époque révolue !

L’actrice franco-américaine Olivia de Havilland, connue pour son rôle de Melanie dans le mythique film « Autant en emporte le vent », est décédée ce dimanche à l’âge de 104 ans.

Figure incontournable de l’âge d’or de Hollywood, celle qui avait reçu deux Oscars durant sa carrière s’est éteinte à Paris, où elle résidait depuis plus de 60 ans.

Mariée à deux reprises, elle était mère de deux enfants.

La comédie, une vocation

Née le 1er juillet 1916 à Tokyo, Olivia de Havilland est la fille de Walter Augustus, avocat britannique, et Lilian Fontaine, une actrice de théâtre qui lui transmettra son amour de la comédie.

Venue au monde le 22 octobre 1917, sa jeune sœur Joan - avec laquelle elle entretiendra une relation ombrageuse sur fond de rivalité tout au long de sa vie - embrassera elle aussi une carrière d’actrice.

En 1919, ses parents se séparent alors qu’elle n’est âgée que de 3 ans. Lilian part vivre avec ses filles aux États-Unis, à Saratoga, près de San Francisco (Californie).

Après avoir débuté sur les planches à l’université en jouant dans « Le songe d’une nuit d’été », elle est remarquée par le réalisateur Max Reinhardt qui, dès 1935, lui confie son premier véritable rôle dans une adaptation cinématographique de la célèbre pièce de théâtre William Shakespeare.

Elle signe dans la foulée un contrat de 7 ans avec la Warner !

La même année, elle se retrouve à l’affiche du film à succès « Captain Blood » de Michael Curtiz, dans lequel elle partage l’affiche avec un autre futur monstre sacré d’Hollywood, Errol Flynn.

Elle retrouvera ce dernier à 8 reprises durant sa carrière, notamment dans les films « La charge de la brigade légère » (1936) et « Les aventures de Robin des Bois » (1938), tous deux réalisés par Michael Curtiz.

Leur complicité crève alors l’écran et fera naître des rumeurs insistantes sur leur prétendue relation amoureuse. Mais, jamais, au grand dam du public, les deux acteurs ne joueront les prolongations hors caméras ! Olivia repoussant sans cesse les avances de son partenaire.

En 1939, elle joue dans le cultissime « Autant en emporte le vent » aux côtés de Vivien Leigh et Clark Gable, non sans avoir dû négocier avec la compagnie Warner, qui consent finalement à la « prêter » au studio concurrent de la MGM, en charge de la production du film.

Elle y incarne le rôle de Melanie Hamilton, la cousine de Scarlet O’Hara. Une interprétation remarquable et remarquée qui lui vaut sa première nomination aux Oscars dans la catégorie « Meilleur second rôle ».

Trois ans plus tard, lors de l'édition 1942 de la prestigieuse cérémonie, elle est de nouveau nommée (pour le long-métrage « Par la porte d’or », de Mitchell Leisen) cette fois dans la catégorie « Meilleure actrice », où elle fait figure de favorite face à sa... soeur Joan.

C'est pourtant cette dernière qui remportera la statuette tant convoitée pour son rôle dans « Soupçons », réalisé par Alfred Hitchcock. La rivalité entre les deux sœurs atteint alors son paroxysme et cet épisode achèvera de les brouiller.

Joan Fontaine, lors de la cérémonie des Oscars en 1942, aux côtés de Gary Cooper. Crédit photo : Wikimedia Commons

C'est à cette même époque qu'elle commence à refuser quantité de rôles, considérant qu'elle n'est pas jugée à sa juste valeur, ce qui a le don d'énerver la Warner, laquelle n'a d'autres choix que de la mettre à pied à plusieurs reprises.

S'ensuivra une réelle passe d'arme avec son employeur qu'elle assigne en justice en 1943, à l'issue de son contrat. Après un procès très médiatisé dont le verdict fera jurisprudence, Olivia obtient finalement gain de cause ! La détermination dont elle fera preuve durant cette affaire sera louée par les médias, lui donnant pour toujours l'image d'une femme de caractère et de conviction.

Elle reprend alors le fil de sa carrière dans la seconde moitié des années 1940 et décroche enfin l'Oscar de la « Meilleure actrice » en 1946 pour son rôle de Miss Josephine Norris dans « À chacun son destin (To Each His Own) » de Mitchell Leisen. Une récompense qu'elle remporte une nouvelle fois en 1949 pour le film « L’Héritière » de William Wyler.

Olivia de Havilland, lors de la cérémonie des Oscars en 1946. Crédit photo : Wikimedia Commons

En 1955, après avoir divorcé du romancier Marcus Goodrich, avec lequel elle avait eu un fils Benjamin (1949-1991), elle épouse en seconde noce le journaliste Pierre Galante (1909-1998). De cette union naîtra une fille, Gisèle, en 1956. Le couple s'installe alors à Paris, où Olivia résidera jusqu'à sa mort, obtenant même la nationalité française. En , le président de la République Nicolas Sarkozy l’avait d'ailleurs décorée de la Légion d’honneur

Après une prestation remarquable et remarquée dans « Chut... chut, chère Charlotte (Hush… Hush, Sweet Charlotte) » de Robert Aldrich en 1964, sa carrière connaîtra par la suite un lent déclin et ses apparitions, en public comme à l'écran, se feront de plus en plus rares. En 1965, elle devient tout de même la première femme à présider le jury du Festival de Cannes.

Actrice centenaire, Olivia de Havilland avait récemment refait parler d'elle en attaquant en justice la chaîne américaine FX, coupable à ses yeux d'avoir sali son image dans la série « Feud ».

Âgée de 104 ans, elle s'est éteinte ce dimanche à son domicile parisien. 

Source : AFP

Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.