L'épave d'un bateau vieux de 200 ans a été retrouvée en Arctique

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Il aura fallu attendre 2016, soit plus de 170 ans pour retrouver l’épave du HMS Terror et un peu plus pour obtenir des images. Le navire britannique était l’un des deux bateaux de l’explorateur John Franklin, partis de Grande-Bretagne à la recherche du passage du Nord-Ouest en 1845.

Ce mercredi 28 août, Parcs Canada a publié des images exceptionnelles en provenance de l’Arctique canadien qui nous révèlent l’intérieur du navire qui devait découvrir le passage reliant les océans Atlantique et Pacifique par l’Arctique.

Crédit photo : Parcs Canada / YouTube

Tout ne s’est pas passé comme prévu, les 129 marins présents lors de cette expédition sont restés coincés un an et demi dans les glaces avant de mourir de faim, de froid et de saturnisme.

Comme le souligne Le Monde, cette tragique expédition, dont les circonstances restent floues, a fait l’objet d’une série télévisée : The Terror.

Crédit photo : Ryan Harris / AFP

Le premier navire, HMS Erebus, avait lui été retrouvé en 2014 dans la même zone. Le Terror a été retrouvé en 2016, au large de l’île King William, à 24 mètres de profondeur, dans le passage du Nord-Ouest, à l’est de Cambridge Bay, dans le territoire du Nunavut.

Ce sont les recherches archéologiques, menées en partenariat avec des organisations inuits et les témoignages oraux, transmis entre générations, qui ont permis leur localisation.

Crédit photo : Ryan Harris / AFP

Les images de l’agence Parcs Canada, prises par les plongeurs et le robot submersible téléguidé dévoilent des artefacts encore intacts, laissant un sentiment de bateau fantôme.

L’équipe a pu réaliser des images de plus de 90% du pont inférieur du bateau. Des sédiments  recouvrent la chambre du capitaine, Francis Crozier, et son bureau, l’équipe espère ainsi trouver divers instruments scientifiques et cartes en bon état.

Crédit photo : Parcs Canada / YouTube

« Nous avions l’impression, en explorant le HMS Terror, qu’il s’agissait d’un navire récemment abandonné par son équipage, semblant avoir échappé au passage du temps », indique dans un communiqué Ryan Harris, directeur du projet archéologique et pilote du véhicule utilisé lors des fouilles.

Pour autant, ses quartiers personnels restent inaccessibles, en raison d’une porte close et les chercheurs espèrent bien y trouver des écrits conservés. « Les écrits pourraient éclaircir ce qui s’est passé, la chronologie des événements, quand les bateaux se sont séparés et comment ils sont arrivés là où ils ont été abandonnés ».

Il suggère également que le Terror a été abandonné rapidement. Il a été retrouvé posé droit sur sa quille au fond de la mer, l’hélice encore en place, l’ancre levée et les fenêtres de toit non couvertes.

Crédit photo : Parcs Canada / YouTube

L’Erebus et le Terror étaient tous les deux équipés d’une coque recouverte de fer pour la glace, de machines à vapeur, mais surtout de provisions pour trois ans dans l’Arctique, lorsqu'ils ont quitté la Grand-Bretagne.

En 1859, un bateau commandité par la veuve de Franklin, Lady Jane, a retrouvé un message sur l’île King William, levant ainsi le voile sur certaines questions. D’après celui-ci, l’explorateur et 23 membres de l’équipage sont morts le 11 juin 1847, dans des circonstances mystérieuses. Les 105 survivants, quant à eux, auraient tenté de rejoindre la terre ferme par la glace, sans succès.

Crédit photo : Ryan Harris / AFP

Ryan Harris et son équipe espèrent pouvoir continuer les recherches l’an prochain, avec comme but d’explorer plus en profondeur l'épave et notamment la cabine du capitaine Crozier. « On ne sait jamais ce qu’on va trouver dans ce dernier espace inexploré. »

Source : Le Monde

Au sujet de l'auteur : Timothé Goyat

Journaliste