Nordahl Lelandais, Michel Fourniret, Ted Bundy : comment expliquer que des femmes soient attirées par des criminels ?

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Focus sur l'hybristophilie qui désigne l'attirance que certaines personnes éprouvent pour de dangereux criminels.

La semaine dernière, on a appris, non sans surprise, que Nordahl Lelandais était devenu papa d'un petit garçon il y a deux mois, alors qu'il se trouve en détention.

Condamné en 2022 à la perpétuité pour les meurtres de la petite Maëlys de Auraujo et du militaire Arthur Noyer, le criminel âgé de 40 ans a ainsi accueilli son premier enfant, fruit de ses amours avec l'une des nombreuses conquêtes féminines, qu'il a pu avoir depuis qu'il séjourne en prison. 

Des relations amoureuses placées sous le signe de l'hybristophilie, un syndrome, touchant principalement les femmes, qui se traduit par une attirance pour les dangereux criminels.

Qu'est-ce que l'hybristophilie ?

Nordahl Lelandais, Michel Fourniret, Ted Bundy ou encore Guy Georges. Tous ces tueurs, qui ont marqué l'histoire du crime, ont un point commun. Chacun a en effet entretenu une ou plusieurs relations épistolaires et même physiques avec des femmes souffrant d'hybristophilie.

Cette attirance pour les criminels, à mi-chemin entre la fascination morbide et la déviance sexuelle, pousse ainsi certaines personnes à tomber amoureuses de meurtriers, de violeurs ou encore de pédophiles. Autant de dangereux délinquants que le commun des mortels perçoit, à l'inverse, comme des monstres.

Comment expliquer ce syndrome ? 

Si l'on s'en réfère aux différents témoignages et autres histoires médiatisées, il apparaît que ce phénomène touche presque exclusivement des femmes. Selon des experts en criminologie qui ont pu s'entretenir avec plusieurs d'entre elles, leur attirance s'explique par « le sentiment de toute-puissance qui se dégage de ces hommes », peut-on lire sur le site CNews. Ces femmes peuvent également être attirées par la bestialité et l'image renvoyée d'un « mâle absolu qui n’a peur de rien ». 

Image d'illustration. Crédit photo : iStock

Beaucoup de ces dernières émettent souvent le désir de vouloir « sauver le criminel », en étant persuadées que leur compagnie ou leur amour pourraient les guider sur le chemin de la rédemption. C'est pourquoi le syndrome s'accompagne inévitablement d’un important mécanisme de déni qui va pousser ces femmes à s'auto-persuader de choses improbables voire impossibles et délirantes. Beaucoup auront ainsi l'intime conviction que la relation entretenue avec le criminel empêchera ce dernier de récidiver.

Dans d'autres cas, plus rarement observés, la relation peut devenir un déclic pour certaines femmes qui vont se laisser aller aux mêmes pulsions malsaines que les criminels qu'elles admirent et qui les fascinent. S'ensuit alors un phénomène d'identification, comme ce fut notamment le cas pour Monique Olivier. Bien avant de devenir la femme et complice de Michel Fourniret, cette dernière avait ainsi développé des sentiments amoureux pour le tueur en série, en entretenant une relation épistolaire avec lui, lorsqu'il séjournait en prison pour agressions sexuelles.

On note par ailleurs que la recherche de notoriété par procuration est un facteur important du syndrome d'hybristophilie. Certaines femmes qui en sont atteintes souffrent en effet souvent de fragilité émotionnelle, mais aussi de solitude affective. De cette vulnérabilité naît parfois une volonté de profiter, en quelque sorte, de la célébrité du criminel, dont les moindres faits et gestes fascinent.

Pour rappel, Nordahl Lelandais a entretenu par le passé plusieurs relations amoureuses avec des femmes, rencontrées par le biais de correspondances épistolaires ou de visites en prison. En avril 2022, il avait même été surpris en plein ébat sexuel avec l'une de ces femmes, dans l'un des salons privés de la maison centrale d'Ensisheim (Haut-Rhin). Dans la foulée, le meurtrier et pédocriminel avait été transféré dans un autre établissement pénitentiaire de haute sécurité.


Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.