Un père de famille francilien craint d'avoir affaire à la justice après avoir défendu son fils, agressé par des camarades d'école.
La violence chez les jeunes gagne-t-elle du terrain ou l'époque en parle-t-elle davantage, avec l'avènement des réseaux sociaux ?
Bien qu'il soit difficile d'y répondre, la question demeure légitime, tant les faits divers, impliquant des mineurs, pullulent dans la presse et sur la toile.
Illustration à Étampes dans l'Essonne, où un adolescent a été agressé à deux reprises en l'espace de 24 heures. Son père qui a voulu prendre sa défense en demandant des explications à l'un de ses agresseurs, a été convoqué par la police, selon le site d'extrême droite Valeurs actuelles. Il craint désormais d'avoir des ennuis avec la justice et souhaite par ailleurs déménager pour mettre sa famille à l'abri.
Il défend son fils agressé et craint désormais la justice
L'histoire remonte au 21 juin dernier lorsque Matéo, âgé de 14 ans, est agressé par deux camarades. L'un d'eux filme alors la scène et la diffuse sur les réseaux sociaux. Sur les images (visibles ci-dessous), on aperçoit la victime se faire bousculer avant de subir des insultes et des coups répétés.
Le motif de l'agression demeure encore obscure, mais il semblerait qu'une discussion, entre la victime et une ancienne copine de l'agresseur, en soit à l'origine.
🔴@Valeurs | A Etampes (91), Matéo, 14 ans, a été agressé deux fois en 24 heures. Son père Anthony, inquiet pour sa famille, a voulu s’expliquer avec les agresseurs. Résultat : il a été convoqué par la police. Depuis, il désire quitter Etampes.
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) November 13, 2025
Le détail en commentaire ⤵️ pic.twitter.com/HQBSnwyBsC
Le lendemain de cette agression, Matéo est de nouveau agressé par trois jeunes hommes qui le rackettent, près du stade Jean Laloyau, « en lui assénant notamment des coups de poings dans les côtes ». Choqué, l'adolescent, qui s'est fait voler son téléphone et sa sacoche, porte plainte avec son papa, Anthony. Mais ce dernier, furieux, ne veut pas en rester là. Convaincu que les deux agressions ont un lien, le père de famille se rend alors au domicile du premier agresseur de son fils, visible sur la vidéo.
« J’ai sonné chez eux, les parents m’ont ouvert. Je leur ai demandé si je pouvais parler à leur fils (...) « Je lui ai dit qu’il était malade et que j’avais eu envie de le tuer. Mais je m’en suis seulement tenu à des mots, pour qu’il ne recommence pas », raconte Anthony.
Anthony espère alors avoir mis fin à cette histoire, mais le jour d'après, la police le convoque au commissariat et lui demande de s'expliquer sur cette visite. Une convocation qu'il peine à comprendre.
« On vit dans quel monde, s’étonne-t-il (...) C’est mon rôle de père de protéger mon fils. Sinon je sers à quoi ? », déplore ainsi l'intéressé.
Lors de son audition, la police lui confirme par ailleurs que la deuxième agression est, très probablement, liée à la première.
« Les policiers m’ont expliqué que mon fils avait sans doute été désigné par le premier agresseur. Ceux qui l’ont racketté semblaient très bien renseignés », détaille le père de famille. En colère, Anthony va alors obtenir le nom de l'un des racketteurs présumés, qu'il retrouve et confronte dans un quartier, réputé difficile, d'Étampes. Face au jeune homme, entouré de plusieurs personnes, le père de famille comprend vite qu'il n'est pas en sécurité et préfère rebrousser chemin.
Crédit photo : iStock
Merquée par ces incidents, la famille a décidé de quitter la ville et a mis son logement en vente. Hélas, Anthony et sa femme n'ont toujours pas obtenu le prêt-relai qui leur aurait permis de déménager. Pire encore, Matéo a dû retourner à son lycée, où son agresseur est, lui aussi, scolarisé. Depuis, l'adolescent vivrait très mal la situation car « on lui a collé l’étiquette de victime », selon son père.
Et de conclure : « Ses notes ont chuté, il ne voulait plus aller en cours ».
Entre-temps, le racketteur présumé a été arrêté par la police et a finalement reconnu les faits. Le jeune homme a été jugé le 14 novembre dernier, mais la peine prononcée à son encontre n'a pas été communiquée.
